En mars, dans son chapitre consacré au marché du transport pétrolier, le rapport BRS a mis en avant la situation particulièrement difficile de certaines compagnies actives dans ce secteur en 2011. « Toutes les tailles de navires pétroliers ont subi les effets de la crise, mais les armateurs ayant commandé des navires lors des cinq dernières années ont été particulièrement touchés par un redoutable effet ciseau dû à l’entrée de navires coûteux dans un contexte de frets baissiers. Leur situation financière s’est brutalement dégradée et beaucoup auraient été contraints à la faillite sans les efforts conjugués de leurs actionnaires et de leurs financiers. » Selon BRS, les armateurs ayant mis en place des programmes de réduction des coûts (slow steaming, report de livraison de navires neufs, économies sur les services administratifs, mises en pool, etc.) n’auraient d’autres choix en 2012 que de céder des actifs sous peine, ou avant, de faire faillite. L’analyse de BRS se vérifie au cours des mois de cette année. Le 5 octobre, la compagnie Torm a annoncé avoir trouvé « un accord avec ses actionnaires et les banques pour pouvoir continuer ses activités plus sereinement dans un contexte économique peu favorable et un marché qui demeure difficile », a souligné le p.-d.g. de Torm. Les négociations ont duré 14 mois entre les parties prenantes avant de parvenir à un résultat. Début octobre également, Eitzen Chemical a indiqué être « tout proche de la conclusion d’un accord avec ses partenaires financiers sur la restructuration de sa dette ». Enfin, la compagnie indonésienne Berlian Laju Tanker (BLT) a bons espoirs de parvenir à la même fin dans les semaines à venir. Ce sera au prix de la vente de navires, d’un recentrage des activités sur le transport de produits chimiques et de gaz au détriment des produits pétroliers.
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Les actionnaires et les financiers à la rescousse de compagnies en difficulté
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