En imposant 1 500 $ par 40’ reefer, Mærsk Line risque de perdre des parts de marché

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« C’est indispensable, a dit le président de Mærsk Line, Søren Skou, si l’on veut continuer à assurer l’exploitation des équipements et les investissements nécessaires pour faire face à la progression des trafics de ce secteur. » Et d’ajouter que les taux de fret pour les reefers, BAF incluse, n’ont pas pu couvrir la progression des coûts des soutes au cours des 18 derniers mois. En sept ans, les taux reefer ne sont pas parvenus à couvrir les taux de l’inflation. Les prix des soutes ont progressé de 18 % par an sur la base de l’index 2005 alors que les taux de l’armement, BAF incluse, n’ont progressé que de 4 % par an.

C’est un avertissement que Mærsk Line lance à la clientèle. Les services reefer sont déficitaires et cela ne peut plus continuer, d’autant plus que la clientèle devient de plus en plus exigeante. Cette dernière doit comprendre que l’exploitation et les développements ont un prix. Mærsk Line a déjà innové avec le conteneur Super freeze et le conteneur mieux approprié aux transports de bananes de longues durées pour la desserte des hinterlands. Ces investissements doivent pouvoir être financés et ce montant de 1 500 $ va y contribuer. « Nous devons être payés aux justes conditions pour nos services et, partant, les taux doivent augmenter pour faire face aux évolutions, ce qui implique un montant de 500 M$ par an pour le maintien des parts de marché », a-t-il indiqué en insistant sur le fait que seule la rentabilité permettra d’investir.

70 % du marché reefer est conteneurisé

Depuis 2008, l’armement a investi 1,9 Md$ dans le secteur reefer et dispose actuellement de plus de 200 000 conteneurs reefer. Søren Skou estime que 70 % du marché reefer est conteneurisé. En 2008, la flotte de navires frigorifiques conventionnels a compté 847 unités, contre 691 en 2011, et il n’en resterait plus que 362 en 2018, soit une diminution de 57,3 % en dix ans. Il faudra donc investir dans de nouveaux conteneurs reefers, soit en moyenne 100 000 EVP sur quatre ans. Il faudra de même innover en capacité de navires.

Face aux réactions de la clientèle au cours des débats, laquelle s’interroge sur les éléments qui ont conduit à ce montant de 1 500 $ et le fait d’avoir attendu aussi longtemps, Søren Skou a rappelé que tous les armements ont perdu de l’argent, que des efforts considérables ont été réalisés pour réduire les coûts et la capacité. « Tous les éléments ont été examinés et il s’avère que l’exploitation de conteneurs reefers coûte quatre fois plus cher que celle d’un conteneur dry. » Selon le président de Mærsk Line, ce qui importe maintenant, c’est la rentabilité et ce, avant les parts de marché. « Si cela ne marche pas, alors il faudra se retirer de certains marchés reefers, car il sera impossible de continuer à fournir de tels services », a-t-il conclu.

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