Le marché du transmanche et plus généralement le transport de passagers et de fret en Manche, mer du Nord et Baltique, a été difficile au cours de ce premier semestre. Dans leurs rapports intérimaires, les armateurs notent que les difficultés économiques du continent et celles de la Grande-Bretagne pèsent lourdement. L’effet des Jeux Olympiques de Londres ne s’est pas répercuté sur l’activité maritime. DFDS note une progression de 1,3 % de son chiffre d’affaires à 3,7 Md DKK (506,9 M€) mais une baisse de 36 % de son Ebitda à 346 MDKK (46,4 M€). À l’inverse, Finnlines enregistre une progression de 3,5 % de son chiffre d’affaires et une croissance de 15 % de son Ebitda à 47,3 M€. Plus précisément, la division en charge du transport de passagers et de fret voit son chiffre d’affaires augmenter de 5,7 % à 291,1 M€. Les opérations portuaires de Finnlines ont perdu 15,3 % à 31 M€. Des chiffres en contradiction avec les dernières statistiques sur la mer Baltique qui notent une diminution du nombre de passagers et de camions entre la Suède, la Finlande et l’Allemagne.
L’entrée en lice de MyFerryLink
La situation du marché du transmanche inquiète les armateurs. DFDS note que les résultats de sa nouvelle organisation menée depuis février sont inférieurs à ceux escomptés. Plusieurs raisons sont à l’origine de ces difficultés selon DFDS. D’une part, les volumes fret n’ont pas été à la hauteur des attentes. D’autre part, la fiabilité du service n’a pas été satisfaisante en raison des problèmes sur un navire. Enfin, les coûts des soutes ont été plus élevés que prévus. Et, selon DFDS, la situation ne devrait pas s’améliorer dans les prochains mois. L’acquisition par Eurotunnel des trois navires de SeaFrance et le démarrage du service de MyFerryLink le 20 août pourraient aggraver la situation. « L’ouverture d’une nouvelle route n’a pas été intégrée dans les perspectives 2012, et l’ouverture de cette route pourrait avoir un impact négatif d’environ 50 MDKK (6,7 M€) sur les résultats de DFDS », note le rapport semestriel.
Le 20 août, MyFerryLink a démarré ses rotations entre Calais et Douvres. Cette société, née de la Scop créée par des anciens salariés de SeaFrance, a affrété les navires auprès d’Eurotunnel. Deux navires ont commencé les opérations. Le troisième, le Nord-Pas-de-Calais, un pur fréteur, devrait entrer en service durant l’automne. Lors de la publication de ses résultats semestriels, Eurotunnel note une progression de son volume transporté et, corrélativement, de son chiffre d’affaires. Les navettes camion ont augmenté de 20 %.
Si pour certains le transmanche vit des heures difficiles, en mer du Nord la situation n’est pas meilleure. Stena Line a repris les deux navires de CLDN, filiale du groupe Cobelfret, pour les mettre en service sur la ligne entre Harwich et Rotterdam. Les Capucine et Séverine vont remplacer deux navires de Stena, les Stena-Carrier et Stena-Freighter dont le taux de remplissage n’est pas satisfaisant pour l’instant. Dans le même temps, CLDN ferme la ligne entre Ipswich et Rotterdam et licencie 20 personnes. Stena se réorganise en mer du Nord face aux difficultés économiques et consolide sa position en mer Baltique. Le 10 juillet, Stena a annoncé la reprise des lignes de Scandlines entre la Suède, l’Allemagne et la Lettonie. « Cette acquisition fait partie du plan de Stena de consolider son assise sur les marchés porteurs de la Baltique », indique l’armateur.