Au cours du mois de juin, plusieurs décisions de compagnies actives dans le transport maritime de GNL et GPL ont montré l’importance grandissante de ces deux secteurs. Le 27 juin, Stolt-Nielsen Limited a révélé qu’en juillet, deux Very Large GasCarrier (VLGC) vont entrer dans la flotte de sa filiale Avance Gas Holding Ltd (AGHL), détenue en joint-venture avec Sungas Holding Ltd. Les deux VLGC, le Prospect et le Progress sont sortis des chantiers navals en 2009. Ils devraient être rejoints fin août par deux autres navires du même type, le Maran-Gas-Knossos et leMaran-Gas-Vergina. Stolt-Nielsen Ltd a confirmé l’arrivée de ses deux navires chez AGHL par un communiqué daté du 7 juin. Les quatre navires seront placés sur le marché spot, pour des voyages principalement entre le Moyen-Orient et l’Asie. La flotte de AGHL comptera au total neuf VLGC à la fin de l’été 2012.
Des perspectives solides et favorables
Pour Niels G. Stolt-Nielsen, p.-d.g. de la compagnie norvégienne, ces quatre acquisitions doivent permettre à AGHL de « se renforcer sur le segment du transport maritime de GPL, où les perspectives sont solides et favorables pour les années à venir ». Pour augmenter la flotte de AGHL, « des achats de navires d’occasion ont été privilégiés afin de répondre rapidement à la demande du marché plutôt que de passer commande de navires neufs », a encore précisé le p.-d.g. Les raisons sont les mêmes du côté de la compagnie Odfjell avec l’acquisition de deux navires dédiés au transport maritime de GPL et d’éthylène, confirmée le 25 juin. Le MT-Gas-Sumbawa et leMT-Gas-Lombok vont rejoindre la flotte d’Odfjell au cours des mois d’août et de septembre. Ils sont sortis des chantiers coréens en 2008 et présentent chacun une capacité de 9 000 m3. Pour cette compagnie, c’est un retour sur le marché du GPL. Elle explique cette décision par le fait que le « GPL est un marché largement lié à celui du transport de produits chimiques sur lequel elle est déjà particulièrement active ». Elle indique également « être en train d’évaluer toutes les possibilités d’investissement sur les marchés du GPL, mais aussi du GNL, qui présentent tous les deux des potentiels de développement importants dans les années à venir et des taux de fret élevés ».
Un besoin de méthaniers à partir de 2015/2016
La situation positive du transport de gaz a été rappelée le 18 juin par Teekay LNG Partners, l’une des compagnies leaders sur le transport de GNL avec une flotte de 27 navires. La demande de gaz au niveau mondial est portée par les besoins des pays émergents, Chine et Inde. Elle a aussi augmenté avec les conséquences du raz de marée au Japon en mars 2011 et la fermeture des 54 réacteurs nucléaires du pays. À l’horizon 2015/2016, l’offre de gaz devrait aussi connaître une hausse sans précédent avec la mise en service des trains de liquéfaction en Australie. À partir des mêmes années, les États-Unis devraient eux aussi devenir exportateurs de GNL, avec la hausse de la production de shale gas pour laquelle il faut trouver des marchés à l’exportation. Teekay LNG Partners évalue le besoin à 100 navires méthaniers supplémentaires d’ici 2020.
Le rythme des commandes de tankers faiblit
La dernière lettre hebdomadaire du courtier maritime britannique Gibson Research rapporte qu’au cours du premier semestre 2012, « le rythme des commandes de navires VLCC, Suezmax, Aframax et Panamax présente un ralentissement sensible par rapport aux mêmes périodes des années 2010 et 2011 ». De début à fin juin 2012, 114 navires (16,9 Mtpl) sont entrés en service, à comparer aux 351 navires (40,1 Mtpl) de janvier à juin 2010 et 302 (38,3 Mtpl) de janvier à juin 2011. Gibson a dénombré au total 501 tankers (65,1 Mtpl) en commande dans les carnets des chantiers, dont 98 VLCC.
Pendant les six premiers mois de 2012, 104 navires de plus de 25 000 tpl ont été déchirés, soit un total de 11,7 Mtpl retirés du marché. Le ralentissement des livraisons de nouveaux VLCC, Suezmax, Aframax et Panamax constitue un point positif, même si trop d’unités continuent d’entrer en flotte, ce qui a pour conséquence une surcapacité de l’offre de transport par rapport à la demande et des taux de fret toujours trop faibles. Enfin, un secteur est à surveiller, celui des MR, stable ces dernières années, expliquent les experts de Gibson. Les commandes de MR2 d’un tonnage compris entre 40 000 et 55 000 pourraient repartir à la hausse car la demande de ce type de navires pourrait s’élever notamment dans le bassin Atlantique pour du transport de distillat et de produits raffinés.