La certitude d’un avenir incertain

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Les premiers rapports financiers du premier trimestre démontrent des positions opposées entre les différents opérateurs du vrac sec. D’un côté, nous avons des analystes à l’image de Macquarie Capital Securities Ltd ou de l’agence Moody’s dont les prévisions pour le vrac sec sont d’un pessimisme extrême. Depuis mai 2008, l’indice Baltic a perdu 90 % de son volume. Il faudra deux ans au secteur pour se relever de la crise. La remontée des taux de fret n’est pas prévue avant 2014. Une période qui sera difficile même pour les plus grands opérateurs, soulignent les responsables de Macquarie. Et Moody’s enfonce le clou. Avec une surcapacité estimée à 30 %, la résorption de cette cale n’est pas estimée avant la fin 2014 ou le début 2015. Janet Lewis, analyste chez Macquarie Capital Securities, explique que les deux principaux opérateurs de vracs secs du Japon, Mitsui OSK et Nippon Yusen, ont perdu des sommes considérables avec leurs filiales vracs secs. « Le prix bas des navires neufs pourrait aussi tenter des armateurs d’investir dans de nouveaux navires neufs plus économiques mais qui alimenteraient la surcapacité actuelle », continue l’analyste. Une description de l’avenir bien difficile pour un secteur majeur à la croissance économique mondiale.

De l’autre bord, les potentiels de développements sont un peu plus rassurants. Dans son exposé sur l’avenir du secteur, pour Genco Shipping and Trading, les paramètres du secteur semblent meilleurs. L’armateur démontre au travers des différents paramètres du secteur que la demande pourrait retrouver une croissance quand l’offre de transport se réduirait pour des raisons économiques et financières. En effet, du côté chinois, le gouvernement de Pékin, dans son dernier plan de 12 ans, a mis l’accent sur les infrastructures, qui peuvent entraîner une forte demande en matières premières. De plus, les minerais chinois ne sont plus compétitifs par rapport aux importations d’autres pays. Enfin, selon Genco Shipping, la haute saison de la demande chinoise et indienne en charbon approche. Ainsi, l’Inde devrait importer 20 % de charbon en plus. La croissance des trafics de minerais de fer et de charbon devrait doper le marché des vracs secs. Dans les quatre prochaines années, les principales sociétés minières prévoient une augmentation de la production de 487 Mt, soit 43 % du trafic maritime de minerais de fer en 2011. D’ores et déjà, la production augmente au Brésil et en Australie d’environ 12 %. Pour faire face à cette nouvelle demande, les opérateurs ont compris la nécessité d’investir dans des moyens logistiques adaptés et notamment d’augmenter les capacités portuaires supplémentaires. Alors, BHP et Rio Tinto investissent lourdement dans les ports de Cape Lambert et de Port Hedland, en Australie.

10,8 Mtpl démoli au premier trimestre

Une croissance de la demande qui devrait se compenser avec la diminution de l’offre de transport. Selon le rapport trimestriel de Genco Shipping, sur le premier trimestre, les commandes de nouveaux navires ont baissé de 70 % en raison d’une part du prix élevé de l’acier et, d’autre part, des conditions financières accordées par les banques, notamment en Europe. Autre élément encourageant pour la reprise du marché des vracs secs, le ferraillage des navires atteint au premier trimestre 10,8 Mtpl, quand il s’est élevé en 2011 à 22,5 Mtpl. En trois mois, il a été démoli presque 50 % du volume ferrailler en 2011. Pour exemple, au Bengladesh, la démolition a repris, malgré un nouvel impôt de 5 % sur la démolition. En avril, indique Genco Shipping, 12 navires ont été démolis au Bengladesh, soit un record depuis juin. Le chantier chinois de Dalian, spécialisé dans la démolition, devrait ouvrir ses portes au second semestre. Avec la hausse du prix de l’acier et l’âge vieillissant des navires, la démolition des navires recouvre un nouvel intérêt pour les armateurs. Le retour à des niveaux de rentabilité meilleurs est donc conditionné, en partie, par la volonté des armateurs.

Genco Shipping and Trading au premier trimestre

Avec un chiffre d’affaires de 59,8 M$, Genco Shipping a enregistré une diminution de 41 %. L’armateur finit le trimestre avec une perte opérationnelle (operating loss) de 12,5 M$, en baisse de 62,9 %. Au cours de ces trois mois, Genco Shipping a exploité 62 navires en moyenne, soit trois de plus que la même période de l’an passé. Ces navires ont disposé de 5 458 jours (soit 5,5 % de jours en plus) sur la période. Si le taux d’utilisation de ces navires est resté stable à 99,3 %, le TCE (Time Charter Equivalent, qui est le résultat entre les revenus des voyages moins le coût d’exploitation divisé par le nombre de jours travaillé) est à 10 480 $, en diminution de 45,3 %. De plus, les coûts opérationnels par navire et par jour ont augmenté de 3,9 %, notamment en raison du prix des soutes.

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