À l’occasion de la traditionnelle cérémonie de remise des prix Anave de journalisme, le 8 mars, le directeur de cet organisme – qui est l’équivalent espagnol d’Armateurs de France –, Manuel Carlier, a brossé un tableau très sombre de la situation de la profession. L’excès de l’offre de navires va continuer à augmenter « au moins à court et à moyen terme » et la tendance des frets sera clairement orientée à la baisse. « Ce sont des temps très durs pour le secteur et il faudra du temps avant que les marchés retrouvent leur équilibre », a-t-il précisé. Dans ces conditions, les compagnies maritimes espagnoles continueront à souffrir en 2012 d’une faible demande et de prix des carburants en hausse.
Cette situation difficile explique le ralentissement des investissements. En 2011, trois nouveaux navires seulement ont été incorporés à la flotte de commerce espagnole, d’une valeur totale de 280 M€. Au 1er janvier 2012, celle-ci comprend 229 navires (− 4) représentant 4,05 Mtpl (− 2,3 %). Sur ce total, il y a 141 unités sous pavillon espagnol (2,54 Mtpl,+ 1,2 %) et 88 sous pavillon étranger (1,51 Mtpl, − 7,7 %).
Le président d’Anave, Adolfo Utor, a annoncé que l’accord signé en 2006 avec le syndicat UGT-Mer concernant le registre spécial des Canaries (REC en espagnol) a été renouvelé. Ce dispositif permet l’embauche de marins non-communautaires (50 % de l’effectif) dans des navires sous pavillon espagnol, à condition que le capitaine et le premier officier soient de nationalité espagnole. Le REC est considéré par la profession comme une condition essentielle de maintien du pavillon espagnol et d’emploi de marins espagnols.
Adolfo Utor a par ailleurs souligné l’importance de la création par la CEOE, l’équivalent du Medef, du Conseil de la mer. Cet organisme, présidé par Adolfo Utor, rassemble l’ensemble des organisations professionnelles espagnoles membres de la CEOE liées au monde de la mer. Le Conseil de la mer élabore actuellement un rapport qui montre l’importance des activités maritimes.
Au cours de la réunion, le nouveau directeur général de la marine marchande, Rafael Rodriguez Valero, a annoncé la présentation prochaine d’un plan destiné à renforcer la compétitivité du secteur sous la forme d’améliorations du REC. Il a indiqué que le ministère de l’Équipement considère le transport maritime comme un secteur stratégique.