IFP Énergies nouvelles a publié un Panorama 2012 sur les tendances à court terme de l’industrie gazière fin janvier. « L’analyse des premiers résultats montre une année 2011 positive pour l’industrie du gaz naturel », commence le document. Si la production gazière est en déclin en Europe et en Afrique, elle est en forte augmentation en CEI, au Moyen-Orient et en progression plus modeste en Amérique latine et en Asie. La consommation de gaz dans le monde a grimpé de 3 % en 2011 avec 3 216 Mdm3. La consommation gazière apparaît très variable d’une région du monde à l’autre. Plutôt stagnante dans les pays industrialisés de l’hémisphère Nord, en hausse en Amérique du Nord, forte dans les marchés émergents d’Asie et dans certaines nations d’Amérique latine et de la CEI. En ce qui concerne le gaz naturel liquéfié (GNL), IFP Énergies nouvelles remarque: « Les besoins accrus au Japon, en Corée du Sud, en Amérique latine, en Chine et en Inde ont entraîné en 2011 un essor des échanges de GNL par méthaniers, de l’ordre de 10 %. » En Europe, la demande de GNL est dominée par le Royaume-Uni, devant l’Espagne. Le secteur du GNL en 2011 a aussi enregistré deux nouveaux marchés consommateurs: la Thaïlande et les Pays-Bas. À Rotterdam, le premier terminal de regazéification néerlandais a été inauguré en septembre 2011. Le Qatar, avec la mise en service de son dernier train de liquéfaction en février 2011, demeure le premier pays producteur de GNL. L’émirat ayant décidé en 2005 une pause avant de lancer tout nouveau développement, les prochains projets de liquéfaction sont plutôt situés du côté de l’Australie. Dans ce pays, en 2011, les décisions d’investissement ont été finalisées pour trois projets de production de GNL. À l’autre bout de la chaîne, la regazéification est aussi dynamique. Fin 2011, 90 terminaux de regazéification sont en service, avec une capacité totale d’environ 654 Mt, soit une hausse de 40 Mt en un an. D’ici cinq ans, la capacité de regazéification dans le monde devrait atteindre près de 800 Mt, avec une majorité de terminaux prévus en Chine et en Inde. Une grande partie de ces projets est située en mer grâce aux progrès enregistrés dans la technologie de la regazéification flottante. À ce jour, IFP Énergies nouvelles a dénombré une douzaine de terminaux de regazéification flottants en service dans le monde: 5 en Amérique latine, 3 aux États-Unis, 2 en Europe et 2 au Moyen-Orient. Une quinzaine d’installations du même type sont en projet, situées surtout en Asie et Amérique du Sud.
La fin de la surcapacité de la flotte de méthaniers
La multiplication des projets de liquéfaction et de regazéification constitue certes un point positif pour l’industrie du GNL. Toutefois, relève IFP Énergies nouvelles: « L’évolution de la flotte des méthaniers n’a pas suivi le rythme de développement très rapide des échanges associés aux nouvelles capacités mises en service ces trois dernières années et, plus récemment, aux besoins supplémentaires créés par la catastrophe de Fukushima. » Aussi, en 2011, « la surcapacité de la flotte de méthaniers, observée depuis plusieurs années, a cédé la place à une pénurie de navires disponibles ». En conséquence, les taux d’affrètement sont montés en flèche sur le marché spot. Seulement 20 navires sont en commande, assure IFP Énergies nouvelles, et seule une dizaine devrait être livrée dans les cinq ans à venir. Le rythme des commandes de méthaniers auprès des chantiers navals est toutefois reparti à la hausse ces derniers mois. Selon IFP Énergies nouvelles, les nouveaux navires pourraient entrer en service à partir de 2013-2014 et favoriser un rééquilibrage du secteur du transport maritime de GNL.
