Moins de navires pour un trafic en hausse. L’équation égyptienne est plutôt déroutante. Le trafic du canal de Suez affiche une hausse du tonnage de 7,1 % à 691,8 Mt. Les deux sens de trafic enregistrent la même tendance. Du Nord vers le Sud, la hausse est de 5,2 % à 334,6 Mt. En sens opposé, elle atteint 8,9 % à 357,2 Mt. Les ports d’Europe du Nord et de l’Ouest demeurent les premiers utilisateurs de cette voie maritime avec un peu plus du quart du trafic dans le sens Nord-Sud, 25,5 % précisément à 85,4 Mt.
Dans le sens southbound, du Nord au Sud, la majorité des trafics proviennent d’Europe du Nord et de l’Ouest. Avec 85,4 Mt, ils sont en hausse de 9 %. Une tendance qui démontre de la santé des ports du nord de l’Europe. Cependant, avec une croissance de 2,4 % à 154,8 Mt, les ports méditerranéens emportent plus de la moitié de ces trafics. Les établissements de la côte Nord de cette mer voient leur trafic augmenter dans le passage du canal de Suez quand ceux d’Afrique du Nord et de la partie orientale de la Méditerranée sont en baisse. Une des explications peut tenir au poids que prennent les ports sud-européens pour leur entrée dans l’Union européenne. La conteneurisation continue d’emporter la majeure partie de ces trafics avec 194 Mt en augmentation de 8 %. Un trafic conséquent qui s’explique par la plus grande conteneurisation de certains produits exportés comme par exemple les céréales et certains produits agricoles. Il apparaît que les céréales transportées en vracs affichent une baisse constante depuis trois ans pour atteindre 17 Mt. Cela peut expliquer en partie les effets de la conteneurisation d’une partie de ces produits. Avec 28,2 Mt, les minerais et les métaux constituent l’autre composante qui complète les deux tiers du canal dans ce sens.
Moins de navires mais des capacités supérieures
En sens opposé, du Sud vers le Nord, le golfe Persique avec 100 Mt et l’Asie du Sud-Est avec 124 Mt remportent les premières places. Ils sont destinés principalement à l’Europe du Nord et aux ports de Méditerranée orientale et du Nord. Des courants de trafic qui s’affichent tous en hausse. Il ressort des données publiées par l’autorité du canal que la place de la conteneurisation est encore largement dominante. Les conteneurs entrent pour 203,2 Mt, soit une augmentation de 30 % en trois ans. Le second courant du trafic du canal revient au LNG. En trois ans, ce trafic a doublé à 37,9 Mt. Quant au pétrole brut, il continue de croître mais dans une moindre mesure que l’année précédente. La donne dans le raffinage en Europe pourrait expliquer en partie cette tendance.
Globalement, si le trafic de marchandises augmente en volume, le nombre de navires ayant transité par le canal de Suez régresse de 1,1 % à 17 799. Conséquence directe de la course au gigantisme, leur tonnage en lourd augmente de 9,7 % à 928,8 Mtpl. Moins de navires mais des capacités supérieures, l’équation du gigantisme trouve dans ces chiffres une solution. L’exemple le plus prégnant revient aux porte-conteneurs dont le nombre augmente de 4,8 % à 7 178 alors que la capacité de ces navires a progressé de 11,5 % à 519,3 Mtpl.