Trafic: sous la barre des 4 Mt

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L’effet d’aubaine représenté par des volumes conséquents de bois liés à la tempête Klaus de 2009 sur le massif landais semble désormais tirer sur sa fin. Le différentiel entre 2010 et 2011 atteint les 475 000 t. Le port a ainsi exporté moins de 600 000 t de grumes de pin en 2011 (223 navires) contre plus de 1 Mt en 2010 (376 navires), soit une perte de 44 % des volumes. Un phénomène à lui seul qui explique en grande partie la baisse de 11,5 % du trafic global du port de Bayonne qui plafonne en 2011 à 3,7 Mt contre 4,2 Mt en 2010. « De 2009 à 2010, le trafic représenté par ce bois de tempête a permis au port de Bayonne de se maintenir, voire de progresser alors que le trafic de la plupart des autres ports baissait en raison de la crise économique. Nos industriels dans l’hinterland ont pâti également de la conjoncture, mais le port a compensé grâce à ces exports exceptionnels de bois. En 2010, on a même été le premier port européen pour le trafic de bois. En 2011, cette période d’ajustement est retombée », explique Pascal Marty, directeur des ports et équipements à la Chambre de commerce et d’industrie de Bayonne-Pays basque.

En effet, les autres produits « historiques » ont globalement tenu la barre. Marchandise phare du port de Bayonne, qui représente 41 % du trafic global du port, les billettes et les ferrailles présentent une parfaite stabilité par rapport à 2010, pesant au total 1,5 Mt. « Concernant les billettes, le niveau de haute technologie mis en œuvre par l’aciérie Celsa dans sa production lui a permis de maintenir une forte compétitivité dans un marché pourtant durement touché par la crise. Au niveau des ferrailles, la stabilité a été maintenue alors que la baisse très importante de la production sidérurgique en Espagne a engendré des surplus de stocks de ferrailles chez nos voisins ibériques et qu’une partie de ces excédents a été acheminée, par voie routière, vers le site de Celsa sur le port de Bayonne. »

Quelques variations notables

Quelques produits ont cependant subi durant cette année 2011 des variations notables. Le maïs enregistre une hausse de 42 % atteignant les 367 000 t à l’export grâce à une récolte abondante et grâce aussi à une marchandise de qualité sortie des silos de la Maïsica qui a su faire sa place sur un marché international marqué par la raréfaction de ce produit. « Les prix élevés ont de plus favorisé l’export, car quand les prix sont bas, les opérateurs cherchent des clients au plus proche », note Pascal Marty, soulignant un mois record en octobre avec 121 500 t d’exportations. Ce regain s’inscrit cependant dans un trafic qui a fortement chuté ces dernières années en raison de la concurrence routière, de l’accroissement de l’alimentation avicole et de la montée en puissance de la fabrication de bioéthanol dans la région. Pour rappel, en 1997, le port traitait 1,3 Mt de maïs.

À la hausse, on trouve également les produits chimiques dont les volumes ont été boostés de 15 %, se soldant par un trafic de 185 000 t. « Depuis le départ de l’usine Célanèse fin 2009, le stockeur de vracs liquides chimiques LBC a travaillé sur de nouveaux marchés (huile de palme et exports de bioéthanol). Dès 2011, cela a commencé à porter ses fruits et on espère une augmentation en 2012. » En baisse régulière par suite de l’épuisement du gisement de Lacq, le pétrole brut est cependant en hausse de 9 % avec 133 232 t sur l’année 2011, « les cours soutenus du brut conduisant à un pompage plus performant des puits en fin de vie ». D’autres secteurs ont bénéficié d’un regain tels que les grumes exotiques, le bois aggloméré et plaquettes de bois.

Certaines marchandises, en revanche, sont en repli. Le secteur des engrais, lui, affiche une tendance nette à la baisse se soldant par une perte de trafic sur 2011 de 100 000 t, soit une chute de 17 % pour un volume atteignant les 428 000 t. « Il faut dire que la campagne 2010 a été excellente et a généré du stockage », précise Pascal Marty. « L’activité de ce secteur a été plus calme fin 2011 mais devrait être compensée par une reprise dès début 2012. Il faut cependant constater le redressement du trafic d’engrais en 2010 et 2011 après que les importations se sont effondrées en 2009 avec 278 953 t. »

Le soufre, de même, chute de 24 % descendant en dessous des 200 000 t. « Il y a bien sûr une baisse générale de ce produit, l’épuisement des gisements de Lacq étant prévu pour 2013, mais cette chute en 2011 n’est pas forcément très significative. Entre 2008 et 2009, on a enregistré une hausse de 28 %. Ces variations dépendant surtout du stockage. On peut très bien refaire plus de 200 000 t en 2012. » Parallèlement, les hydrocarbures raffinés, qui représentent 6,5 % du total du trafic, reculent encore (− 24 % des importations) malgré le stockage assuré par LBC suite à la fermeture du centre de stockage de la Raffinerie du Midi en 2007. « Les approvisionnements de notre hinterland à partir des centres de stockage de la région bordelaise viennent concurrencer le transit de ces produits à travers les installations du port de Bayonne », ajoute Pascal Marty. Trafic récent du port, le ballast, minéraux provenant de carrières norvégiennes, s’effondre à − 74 %. « C’était un trafic ponctuel lié à la réfection des voies SNCF sur les lignes Bayonne-Hendaye-Dax, ce qui explique cette chute. L’important, pour nous, est d’avoir réussi à nous positionner comme port sur ce produit. On espère pouvoir continuer à jouer un rôle pour la future LGV. »

Au final, le port, qui enregistre la venue d’environ 1 000 navires par an, devrait cette année, avec la chute des exports de bois de tempête, retrouver un niveau équilibré 50/50 entre ses volumes import/export. « Le trafic 2012 sera sans doute assez similaire à 2011, soit une année un peu compliquée liée à la conjoncture économique, mais nous sommes confiants pour une reprise du mouvement à la hausse à partir de 2013 avec le démarrage du laminoir de Beltrame », conclue Pascal Marty.

Le port épargné par les grèves

Les mouvements de grève nationaux liés à la réforme portuaire courant 2011 ont peu impacté l’activité portuaire bayonnaise, qui dans ce domaine disposait d’une configuration assez unique. Depuis longtemps, la manutention est en effet aux mains des terminaux privés (soufre, maïs, produits chimiques, sidérurgie), la CCI assurant seule 15 % à 20 % du total du trafic manutentionné. Par solidarité, les treize grutiers de la CCI ont bien suivi certains mouvements qui n’ont cependant entraîné que quelques retards de manutention et aucune annulation d’escale.

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