Il y a 33 ans… – dans le Journal de la Marine Marchande

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En février 1979, Le Journal de la marine marchande annonce: « Sur les marchés pétroliers internationaux, la panique s’installe. Si dans les premières semaines de la crise iranienne, les compagnies pétrolières et les gouvernements des pays occidentaux étaient optimistes, l’ambiance est maintenant à la crise, et les tensions sur les prix montrent bien cette évolution. » Les compagnies pétrolières comme BP ou Shell ont confirmé des réductions de leur livraison pour le premier trimestre. Selon les sociétés de raffinage et de distribution, l’approvisionnement du marché français enregistrerait pour le brut une réduction effective de 11 %, soit 250 000 barils par jour. Dans ce contexte, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle au calme en affirmant que « les différentes analyses sur la crise actuelle sont inutilement alarmistes […]. L’approvisionnement est assuré pour au moins le premier trimestre de l’année et les stocks des États-Unis et des pays membres atteignent 390 Mt, soit 120 jours d’importations totales et 70 jours de consommation, c’est-à-dire près de deux ans de la production iranienne ». Il n’empêche, à Rotterdam, sur le marché spot, les prix sont supérieurs de 30 % environ au prix officiel de l’Opep, relève Le Journal de la Marine Marchande. La tonne de gasoil atteint 240 $ au lieu de 170 $ quelques jours plus tôt, la tonne de benzène 440 $ au lieu de 220 $. Parallèlement, on remarque une hausse générale des cours des autres matières premières. « Cette tension est-elle due uniquement à la crise iranienne ou s’explique-t-elle par une spéculation sur la crise? », s’interroge Le Journal de la Marine Marchande. Ce dernier indique qu’une réunion extraordinaire des pays de l’Opep est attendue pour décider d’une augmentation supplémentaire des prix du brut, à laquelle s’oppose l’Arabie saoudite mais réclamée par l’Algérie, la Libye, le Nigeria. La décision tombe en juin. Sur le marché spot, le baril de pétrole se négocie alors entre 30 $ et 35 $. En réponse, les États-Unis, le Canada, le Japon, l’Italie, la République fédérale d’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France s’accordent sur « une limitation volontaire des importations pétrolières » fin septembre 1979 pour 1980. L’AIE précise que l’objectif est une réduction de 5 %, soit 24 Mbpj (1 200 Mt) en 1980. En décembre 1979, les prix du pétrole s’échelonnent entre 24 $ et 31 $ le baril. Et le JMM de conclure: « À court terme, ce n’est plus un problème de prix mais d’accès au brut qui se pose. Il faut réduire la dépendance à l’Opep. Accentuer les politiques d’économie d’énergie. À moyen terme, il convient de limiter la part des hydrocarbures dans les bilans énergétiques, pour faire face, non pas à la crise d’aujourd’hui, mais à celle de demain, lorsque le pétrole manquera effectivement. »

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