Le numéro deux américain de l’énergie a révélé que, sous l’injonction des autorités brésiliennes, il doit fermer l’un de ses onze puits de production et quatre puits utilisant une technique de récupération de pétrole à injection d’eau sur son champ de Frade, à 370 km des côtes de l’État de Rio. Une perte estimée par Chevron à moins de 10 % du total de la production de Frade. Cette déclaration succède à l’inspection menée du 23 au 25 novembre par les autorités brésiliennes, dans la foulée de la marée noire découverte autour du champ de Frade début novembre. Le Brésil avait alors suspendu toutes les opérations de forage de la compagnie américaine le 23 novembre, et l’a exclue des projets d’exploitation des gisements en eaux profondes. Dans une interview accordée au Wall Street Journal, Ali Moshiri, en charge des opérations de Chevron en Amérique latine et en Afrique, estime la réaction des autorités locales exagérée et hostile à l’activité des grandes compagnies pétrolières dans la région. « Je n’ai jamais vu une fuite si petite générer une réaction si grande », a-t-il confié. Le président de Chevron Brésil, George Buck, a affirmé que 2 400 barils de pétrole (environ 317 t) s’étaient répandus dans l’océan entre le 8 et le 15 novembre, mais l’ANP (Agence nationale du pétrole) a estimé la fuite à 3 000 barils et l’ONG écologiste SkyTruth à 29 904 barils (4 000 t).
L’ANP durcit ses règles
L’accident de Chevron s’inscrit dans le cadre d’une radicalisation des règles de l’ANP. Depuis juillet 2010, onze plates-formes pétrolières ont été interdites pour des raisons de sécurité, et des acteurs tels que Petrobras, Esso, Shell, OGX et ONGC ont reçu au total plus de 20 M€ d’amendes.