« La stratégie de notre société a toujours été d’augmenter ses capacités en fonction de l’évolution de la demande. Nos investissements s’inscrivent dans une perspective à moyen et long terme », explique Leandro Crespo, directeur de la stratégie et de la communication de Tepsa. En juillet, la société a inauguré la première phase (53 000 m3) de l’extension de son terminal de Valence, destinée aux produits pétroliers, pétrochimiques et aux biocarburants. La deuxième phase (62 000 m3), dédiée uniquement aux produits pétroliers, devrait être mise en service d’ici la fin de l’année. Une fois cet investissement de 17 M€ pour les deux phases achevées, la capacité aura été triplée pour atteindre 161 000 m3.
Plus au nord, à Tarragone, deux nouveaux réservoirs de 3 845 m3 ont été inaugurés récemment, ce qui porte la capacité de ce terminal spécialisé dans les produits chimiques à 56 070 m3. Tepsa renforce ainsi sa présence sur la côte méditerranéenne dont la pièce maîtresse demeure le terminal dans le port de Barcelone. C’est dans le port catalan que la société a démarré son activité et installé son siège social: elle y dispose de 244 réservoirs, soit une capacité totale de 350 791 m3. Sur la côte nord de l’Espagne, Tepsa a concentré ses investissements dans le port de Bilbao. La société dispose d’un terminal à Zierbena d’une capacité de 320 000 m3, pratiquement équivalente à celle de Barcelone. L’autorité portuaire de Bilbao (APB) a accordé une concession à Punta Sollana. Le projet, actuellement à l’étude, prévoit la construction de onze réservoirs, ce qui porterait la capacité totale dans le port de Bilbao à 570 000 m3.
Pour l’heure, Tepsa n’a pas prévu d’autres investissements: ni en Méditerranée au sud de Valence, ni sur la façade nord dans les nouveaux ports extérieurs vraquiers de Gijón et ou de La Corogne. Le dispositif actuel permet à Tepsa de mener à bien sa stratégie. « Les terminaux de Barcelone et de Bilbao disposent de la capacité et des prestations de services nécessaires pour être des hubs stratégiques pour le trafic des produits dans leurs zones géographiques respectives: Méditerranée et nord de l’Europe », souligne Leandro Crespo. Ils ont pour fonction de recevoir de grands volumes de produits afin d’être stockés puis redistribués dans de moindres quantités. Ce qui ne veut pas dire que les terminaux de Valence et de Tarragone ne peuvent pas développer ce même rôle dans les trafics internationaux.
Une attractivité renforcée
L’attractivité du port catalan a été renforcée avec la mise en service, le 13 août, du nouveau poste d’accostage 34 B dédié aux produits pétroliers qui permet d’accueillir, grâce à une profondeur de quai de 15 m, des navires de 175 000 tpl; et d’un nouveau réseau de tuyaux permettant un débit de 3 200 m3/h contre 1 200 m3/h auparavant. Quant à Bilbao, Leandro Crespo estime que ce port offre « un service de grande qualité, tout à fait compétitif avec l’offre des ports du nord de l’Europe ».
Comme les autres acteurs du marché, Tepsa a subi le contrecoup de la baisse d’activité de ses clients qui ont été affectés par la crise économique. Cependant, le choc a été amorti par le fait de disposer d’un « mix » de produits. Le trafic lié au biodiesel représente actuellement environ 20 % de l’activité des terminaux de Barcelone et de Bilbao. Par ailleurs, à la différence de la France, l’Espagne n’a pas connu de fermeture de raffineries. La situation du marché des vracs liquides n’en demeure pas moins délicate. Leandro Crespo estime que la reprise des trafics sera perceptible au cours des deux ou trois prochaines années.