Des pistes pour relever le marché des VLCC

« Oui, il y a bien des discussions entre les armateurs » pour tenter de trouver une solution à la surcapacité régnante sur le secteur des VLCC, a confirmé mi-septembre Jens Martin Jensen, p.-d.g. de Frontline, compagnie leader du secteur du transport de pétrole et de produits pétroliers. Le marché des VLCC souffre depuis près de neuf mois de taux de fret extrêmement faibles, conséquence d’une surcapacité de la flotte mondiale de ce type de navires. Et ce, malgré une augmentation de la production des pays de l’Opep au Moyen-Orient de 2 Mb/j, souligne le courtier Gibson Research dans sa dernière lettre hebdomadaire. Et les prévisions pour l’avenir ne sont guère positives non plus. Le vice-président de Frontline, Tor Olav Troeim, a estimé que le secteur des VLCC pourrait demeurer déprimé au cours des cinq prochaines années. Dans ce contexte, Jens Martin Jensen a appelé fin août à « lutter contre la surabondance des VLCC » en « retirant du tonnage ». Il s’agit de ferrailler les VLCC les plus anciens et de mettre à l’ancre un certain nombre d’autres de ces navires. Le p.-d.g. suggère d’envoyer au déchirage au moins 50 VLCC, ceux dont l’âge est supérieur à 15 ans. La flotte mondiale de VLCC s’élève à 586 unités. Ce ferraillage de 50 d’entre eux pourrait permettre aux différents armements de récupérer environ 1,5 Md$, selon les calculs de Frontline. Si cette destruction devenait une réalité, « ce serait la plus grande vague de ferraillage jamais réalisée. Même lors des pics de déchirage des navires à simple coque, une telle quantité de navires n’a jamais été ferraillée en même temps », précise Gibson Research. Il reste à convaincre les armateurs concernés de se lancer dans cette opération. Gibson Research indique encore que d’après les carnets de commande des chantiers navals, ce sont environ 50 VLCC qui devraient rejoindre la flotte mondiale d’ici mi-2012. La situation du marché des VLCC devrait donc demeurer difficile au moins jusqu’en 2013. Pour la fin de cette année 2011, il reste toutefois l’espoir d’une bonne saison hivernale « qui généralement est la meilleure période pour le secteur des VLCC ».