Brittany ferries va fortement réduire la toile cet hiver

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Jusqu’à 1987, tous les navigants de l’armement ont été sous régime Enim qui pesait lourd sur les cotisations patronales. Pour alléger les charges ainsi induites, la BAI a alors créé la Serestel (Société de services de restauration et d’hôtellerie), une filiale qui, comme son nom l’indique, regroupait les personnels spécialisés dédiés à ces activités. Une pure mesure de gestion financière qui, si elle ne changeait rien au fonctionnement des bords, permettait d’alléger sensiblement les charges puisque le personnel Serestel dépendait du régime général de la Sécurité sociale.

Et c’est pour les mêmes raisons de pure gestion financière que les 233 personnels restants de la Serestel vont réintégrer le régime exonéré de l’Enim. Une décision implicitement due à l’État qui a décidé de réduire de manière dégressive les remboursements du régime général de la Sécurité sociale. Ce qui aurait coûté près de 3 M€ à Brittany Ferries. Anticipant cette mesure, la compagnie a d’ailleurs, dès 2005, commencé à faire passer progressivement les CDI et les CDD sous régime Enim.

Pour les syndicats, ce passage d’un régime à l’autre peut cependant ne pas être anodin. La visite médicale des gens de mer étant plus restrictive que celle du régime général, ils craignent en effet que certains personnels Serestel ne puissent continuer à naviguer. Et ils se demandent aussi quelles seront les conséquences de ce changement de statut sur les retraites. « Le côté social revêtant de l’importance à nos yeux, nous ne laisserons personne sur le quai, affirme Martine Jourdren, présidente du directoire de l’armement. Les dossiers présentant des difficultés vont être étudiés au cas par cas. Notre objectif, ainsi que le souhait des actionnaires, est d’éviter toute casse sociale. »

« De la saine gestion sans panique »

Dans un marché en déclin, l’armement reconnaît par ailleurs ne pas avoir eu la croissance souhaitée. « Nous avons quand même été moins touchés que sur le détroit et sommes quasiment à l’équilibre », précise Martine Jourdren. Il n’en reste pas moins que les arrêts de navires vont être plus conséquents encore cette année que l’an passé. L’explosion du prix des soutes pèse lourdement sur les comptes d’exploitation, et garder en ligne des navires en saison creuse est devenu trop onéreux.

Basé à Cherbourg, le Barfleur sera ainsi désarmé dès le 3 octobre et personne ne sait encore s’il sera remis en ligne l’an prochain. « Son réarmement cette saison n’a pas amené l’augmentation de trafic escompté », admet l’armement. Quant au Bretagne, il sera arrêté 4 mois (de fin novembre à fin mars). Le Pont-Aven le remplacera sur la ligne de Saint-Malo qui, bien que constante, sera fermée un mois. Idem pour Roscoff, où l’Armorique n’assurera pas de rotations pendant un mois. « D’une manière générale, de fin novembre à janvier, il n’y aura qu’un service allégé là où il y a peu de passagers. » Même les rotations sur l’Espagne vont être réduites pour tomber à 5 départs par semaine. Seul Caen conservera ses deux car-ferries. Brittany Ferries a espéré que les Jeux olympiques de Londres, en 2012, lui permettraient de rebondir. « Mais en dépit d’un programme dynamique et alléchant, nous sommes assez interrogatifs sur les retombées qui devraient plutôt bénéficier à l’Eurostar », pronostique-t-on à la compagnie. Du coup, les rumeurs de vente de navires ne manquent pas d’alimenter les conversations de coursives. Confirmant les réflexions en cours, Martine Jourdren signale quand même que les unités susceptibles de quitter la flotte seront remplacées. « Il ne s’agit là que d’une saine gestion exempte de toute panique », tient-elle à rassurer.

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