Une augmentation de la capacité et une baisse en nombre

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La flotte française n’arrive pas à décoller. Avec 209 navires de plus de 100 UMS, elle voit son nombre baisser depuis un an. Au 1er juillet 2010, elle s’est élevée à 213 unités. Une variation qui tient à des régularisations administratives. Une baisse du nombre d’unités qui est compensée par l’augmentation en capacité de cette flotte. En effet, sur les six premiers mois de l’année, la flotte française a gagné 4,4 % de sa capacité à 6,4 Mtjb. Mieux encore, sur un an, la progression de la capacité en tonneaux de jauge brute de la flotte progresse de 7 % quand le nombre d’unités diminue de 1,88 %.

La flotte pétrolière a réussi à se maintenir au cours du semestre. Un palier après avoir subi de plein fouet une baisse au cours de la fin de l’année passée. Selon l’analyse menée par les services du ministère, la visibilité de ce secteur dépend des capacités de raffinage en France. Les obligations liées à la loi du 31 décembre 1992, sur la capacité de transport à détenir sous registre national pour toute société disposant d’une capacité de raffinage sur le territoire, pourraient avoir un effet négatif. Le manque de productivité du raffinage français pourrait, à terme, se traduire par une baisse de la flotte pétrolière sous pavillon national.

En outre, ce secteur, notent les services du ministère, est concerné par l’arrivée à échéance de l’obligation de pavillon pour les navires construits sous le régime de GIE fiscal. Bien plus, la majorité des pétroliers et gaziers sous registre national sont détenus par des filiales de groupes étrangers, Mærsk en premier, Sea Invest ensuite et Euronav. Ils disposent de 62 % de la flotte pétrolière avec tous les risques que cela comporte d’une sortie pour d’autres cieux. Seul Socatra, société à capitaux français, représente le pavillon tricolore. Autant de paramètres qui ne plaident pas toujours en faveur du pavillon français. Le point positif de ce bilan est à mettre à l’actif de l’âge de cette flotte. Avec une moyenne de 7,5 ans contre 16 ans pour la flotte mondiale, les pétroliers français sont jeunes.

62 % DE LA FLOTTE PÉTROLIÈRE CONTRÔLÉE PAR DES SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES

La flotte non pétrolière, avec 90 unités, a enregistré une baisse de son nombre mais a profité de l’entrée au registre de navires de grandes tailles. La capacité progresse de 5,4 % à 2,5 Mtjb. Une augmentation qui tient principalement à l’entrée en flotte de navires de grande taille pour le groupe CMA CGM en 2011. Sa course au gigantisme ne s’arrête pas là puisqu’il a converti la commande de trois porte-conteneurs de 13 000 EVP en unités de 16 000 EVP dont l’arrivée est prévue l’an prochain. Le groupe étudie actuellement la construction de quatre navires pour sa filiale Delmas, attendus pour 2014, qui doivent arborer le pavillon national.

Du côté du vrac sec, la situation est plus encourageante. Sur le premier semestre, la flotte a gagné 5,4 % en capacité à 2,37 Mtjb tout en perdant une unité. Pour l’avenir, Louis Dreyfus Armateurs a commandé huit navires à des chantiers chinois pour une livraison en 2013. Philippe Louis-Dreyfus a souligné, lors de la conclusion de ce contrat, vouloir inscrire ces navires sous pavillon européen sans y exclure le RIF.

Enfin, dans cette catégorie, les cargos non spécialisés ont enregistré plusieurs mouvements. Au chapitre des entrées, le Molenez de la Penn Ar Bed a été régularisé. Du côté des sorties, le Tahiti-Nui-V est sorti. Les Taillefer, Caribdesir, Casam-IV et Casam-III ont été retirés suite à leur affectation à la navigation côtière.

La flotte de navires à passagers perd une unité en nombre avec trois sorties et deux entrées. Au chapitre des entrées, l’Austal est venu grossir la flotte de « méga-yacht » de la compagnie du Ponant. Le Norman-Spirit est passé sous pavillon français pour remplacer le Côte-d’Albatre. Outre ce dernier qui a quitté le registre national, SeaFrance a cédé deux navires, les SeaFrance-Renoir et SeaFrance-Cézanne. Avec un solde négatif, la flotte de navires à passagers continue sur une tendance inquiétante de décroissance, selon l’analyse des services du ministère. Marché en concurrence directe avec l’aérien et notamment les compagnies low-cost, ce secteur « est le plus important du point de vue économique, de l’emploi et de l’aménagement du territoire », note le ministère. Le constat est d’autant plus alarmant que les navires battant pavillon tiers augmentent en proportion sur les deux principaux marchés du pavillon français, le transmanche et la desserte de la Corse. Les perspectives sont fades avec l’entrée en flotte d’un seul navire dans les prochains mois, le Piana pour la Méridionale de Navigation.

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