Comme un écho… Il y a comme un écho, pour le deuxième trimestre et le premier semestre, entre les différents rapports des compagnies actives sur le secteur du transport de pétrole brut et de produits pétroliers. Pour expliquer des résultats globalement en berne depuis le début de l’année 2011, toutes, en effet, mettent en avant, dans un ordre variable selon la compagnie, la volatilité des taux de fret, la persistance d’une offre de transport supérieure à la demande, une incertitude sur la situation économique au niveau mondial, les événements au Japon et en Libye. Teekay Tankers souligne que l’arrêt de la production pétrolière libyenne a eu un impact très négatif sur l’emploi, en Méditerranée, des navires de type Aframax. Dans le même temps, continue Teekay Tankers, en mer du Nord, la production a aussi connu des ratés avec des arrêts de production non programmés de champs pétroliers qui se sont ajoutés aux arrêts habituels pour maintenance au cours de l’été. Pour faire face à ces mauvaises conditions de marché, Frontline Ltd indique avoir cherché « une utilisation maximale des navires » et avoir recouru largement, comme d’autres armements, « à l’ultra slow steaming ». Le leader du secteur affiche une perte de 35,2 MUSD pour le deuxième trimestre et de 19,8 MUSD pour le premier semestre. Frontline a aussi engagé une sévère politique d’économie de coûts. Ses dirigeants envisagent de se séparer de quatre navires avant la fin de l’année et de différer les livraisons de plusieurs VLCC sur 2012, voire 2013. Frontline, Tsakos Energy Ltd et Overseas Shipholding Group relèvent qu’en juin, « l’étrange décision » de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de mettre à disposition jusqu’à 60 millions de barils issus des réserves spéciales de ses pays membres, a eu des conséquences peu favorables pour le secteur.
1,5 Mbpj commandées
Les importations américaines ont fortement diminué, déplorent les trois compagnies. Du côté de Teekay Tankers, une gestion la plus fine possible de la flotte est un élément crucial en ces temps difficiles. Cette compagnie attribue notamment son léger résultat positif (4,3 MUSD) à la signature de deux contrats d’affrètement à long terme (12 mois) et deux autres de plus courte durée pour des Aframax. Au premier semestre 2011, la flotte mondiale de tankers a progressé de 13,8 Mtpl (+ 3,1 %), par rapport à + 10,6 Mtpl (+ 2,5 %) au cours des six premiers mois de 2010. La plupart des compagnies ont pris livraison de nouveaux tankers au cours du premier semestre. Il devrait en aller de même au deuxième semestre, puis en 2012 et 2013. Toutefois, très peu de nouveaux navires ont été commandés auprès des chantiers navals depuis le premier janvier 2011, seulement 3,5 Mtpl. Si cette tendance se poursuit jusqu’à la fin de l’année, note Teekay Tankers, le secteur pourrait renouer avec un niveau de commandes très bas, jamais atteint depuis 1985. Un point qui se révèle cependant positif concernant la seconde moitié de la décennie. Du reste, propos d’avenir, aucune compagnie ne se risque à un quelconque pronostic. Torm se déclare pessimiste et prévoit, pour son activité tanker, une perte nette à la fin de l’année. Le groupe AP Moller Maersk avance que sa filiale Maersk Tankers pourrait finir l’année 2011 avec des résultats au-dessus de ceux de 2010. D’autres compagnies se contentent de rappeler les prévisions de l’AIE sur la consommation mondiale de produits pétroliers. En 2011, elle devrait atteindre 89 Mbpj, soit un essor de 1,2 Mbpj. Et en 2012, l’AIE prévoit une augmentation de la consommation de 1,5 Mbpj.