Savoir tirer avantage des temps difficiles

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Rassurer ses actionnaires et expliquer comment tirer profit des temps difficiles, telle est l’ambition de Herbjørn Hansson, directeur général de la compagnie Nordic American Tanker Shipping Ltd (NAT) dans sa dernière lettre trimestrielle aux actionnaires datée de la fin du mois de juin. « Dans un marché particulièrement difficile pour le secteur du transport de produits pétroliers, nous consolidons notre position par rapport à nos concurrents, affirme Herbjørn Hansson. Le contexte actuel nous permet de profiter d’opportunités intéressantes pour développer notre flotte à peu de frais. C’est la stratégie que nous avons définie et nous sommes décidés à la poursuivre. » Le directeur général de NAT souligne que cette politique est menée grâce aux propres ressources de la compagnie et sans faire appel à des émissions d’actions. Tout au long de l’année 2010, la flotte de NAT est demeurée stable avec 15 navires. Deux sont entrés en services au premier semestre 2011 et deux nouveaux navires devraient être livrés à NAT par les chantiers Samsung en octobre. À la fin de cette année, la compagnie américaine devrait donc compter 19 navires au total, soit un essor de 25 %. Cette augmentation doit servir, selon Herbjorn Hansson, à profiter de la croissance des trafics avec l’Asie et la reprise de la consommation aux États-Unis. « Ces deux parties du monde sont deux destinataires importants des flux de produits pétroliers, assure Herbjørn Hansson. Et dans ce cadre, NAT est bien placé. » Le directeur général met également en avant « l’extraordinaire travail mené au Japon après le tsunami » du mois de mars. Les volumes de combustibles fossiles à destination du Japon sont en hausse, relève Herbjørn Hansson, plus particulièrement en ce qui concerne le gaz naturel. La compagnie américaine entend en tirer profit au cours de cette année et au-delà. NAT compte aussi sur les nations qui, suite aux difficultés à la centrale de Fukushima, ont l’intention de diminuer l’importance du nucléaire, comme par exemple l’Allemagne, au profit d’autres énergies. Et Herbjørn Hansson d’assurer qu’« une telle décision ne peut être que positive pour le développement du secteur des produits pétroliers à moyen terme ».

Du décalage entre les taux et le nombre de navires en commande

« La faiblesse des taux de fret depuis le début de l’année 2011 aurait dû décourager tous les investissements dans des nouveaux navires », commente le courtier Gibson Research dans sa lettre hebdomadaire publiée le 1er juillet. Il n’en est rien. La flotte mondiale de tankers a continué à grossir au cours du premier semestre (20,1 Mtpl) et devrait poursuivre sur sa lancée d’ici la fin décembre (20,6 Mtpl). Les compagnies ont également passé commande de 5,3 Mtpl supplémentaires depuis le 1er janvier. Le marché de l’occasion apparaît également florissant, relève Gibson, car c’est une manière de profiter des prix sans gonfler le carnet de commandes. Et l’annonce de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) de mettre sur le marché jusqu’à 2 millions de barils par jour issus des réserves d’urgence de 28 de ces pays membres (voir JMM no 4777) n’a guère de chances d’avoir de conséquence durable sur les cours du brut, continue le courtier. Ce dernier précise que les compagnies supportent des coûts en hausse de 50 % pour le soutage des navires par rapport à il y a un an. À cette époque, il y a eu aussi jusqu’à 47 VLCC utilisés comme stockage flottant; aujourd’hui, ce nombre est retombé à 19.

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