P&O Ferries a porté plainte devant la Commission européenne contre son concurrent SeaFrance. L’armateur britannique juge les aides de l’État français illégales.
Ce mouvement s’inscrit dans la suite d’une campagne de baisse des prix sur le détroit du Pas-de-Calais qui a fait réagir la directrice générale de P&O Ferries, Helen Deebles. Elle juge ces taux « ridicules et fous » dans un entretien accordé au quotidien Lloyd’s List. Au Royaume-Uni, SeaFrance annonce un prix pour la liaison Douvres/Calais pour une voiture et cinq passagers de 35 £ (40 €) pour un aller simple, ou un retour sans limite de temps pendant l’été au prix de 69 £ (78 €) avec une surcharge de 10 £ (11,46 €) pour un retour pendant les week-ends. « Une action auprès de Bruxelles ne se prend pas à la légère, avec tous les coûts qu’occasionnent une telle procédure, continue Helen Deebles, cela montre le sérieux que nous attachons à la situation. » P&O Ferries s’insurge contre SeaFrance qui est capable de maintenir des prix bas en raison des subventions que le gouvernement français lui accorde, ainsi que les protections contre la faillite.
L’armateur britannique avance que SeaFrance a accumulé des pertes d’environ 130 M€ au cours des trois dernières années, et au cours de la période entre 1996 et 2010, les pertes totales s’élèvent à 169 M€ contre des bénéfices de 43 M€, a indiqué le Lloyd’s List. De plus, SeaFrance aurait obtenu un avantage de la part de l’État en achetant des navires à des tarifs avantageux depuis la SNCF, son actionnaire.
SeaFrance a rejeté les allégations de l’armateur britannique à propos des tarifs trop bas. « Dans ce marché compétitif, chacun se plaint des prix bas appliqués par la concurrence », a indiqué le directeur général de SeaFrance UK, Robin Williams. « Nous avons des contrats à bas prix mais aussi d’autres à des tarifs plus élevés. »