« Une législation interdisant des navires Ro-Ro et Ro-Pax de plus de 30 ans devrait avoir des effets bénéfiques. C’est une manière de résoudre le problème de la surcapacité et, partant, de renouer avec un équilibre entre offre et demande. » C’est ce qu’a déclaré l’armateur Emanuele Grimaldi, lors de la 9e édition de la Ferry Shipping Conference, qui s’est tenue à bord du nouveau Ro-Pax Cruise-Barcelona du 12 au 14 avril. Quelque 400 délégués représentant les principales compagnies actives dans ce secteur des ferries, mais aussi des autorités portuaires, ont assisté à cette manifestation. Les discussions ont été essentiellement axées sur les problèmes et défis auxquels sont confrontés les opérateurs de ferries en Europe.
Selon Emanuele Grimaldi, outre la surcapacité interviennent les coûts croissants du fuel. Des compagnies enregistrent des pertes qui deviennent chroniques. À cela s’ajoutent des législations européennes et internationales de plus en plus res- trictives, comme par exemple la teneur en souffre réduite à 0,1 %, les taxations, la réduction des émissions de CO2 et les réglementations en matière de passagers. Le grand défi consiste à gérer convenablement les contraintes environnementales, incluant la taxation du fuel, car le risque est bien réel d’assister à un retransfert du fret du navire vers la route.
L’armateur italien, qui est particulièrement actif sur la scène des autoroutes de la mer et dans le secteur du cabotage roulier intra-européen, plaide en faveur d’une coopération plus étroite entre les compagnies ferries et les associations industrielles, au niveau des centres de décisions internationales, dans le but d’évoluer vers une approche plus réaliste et équilibrée en matière d’environnement. Il plaide toujours en faveur de l’introduction d’un ecobonus européen. Enfin, il considère qu’il faut avoir le courage de réduire ou terminer des activités qui ne seront jamais économiquement viables.