Les résultats de la division vracs secs du groupe chinois Cosco enregistrent une baisse sur le premier trimestre. Le chiffre d’affaires global du groupe Cosco (regroupant la division Cosco Container, Cosco Bulk, Cosco Pacific et Cosco Logistics) a aussi subi les conséquences d’une économie difficile en ce début d’année. Il perd 5,6 % à 16,4 MdRMB (1,7 Md€). La division vracs secs représente en moyenne, sur les dix dernières années, quelque 45 % du chiffre d’affaires du groupe Cosco. La répartition par division n’étant pas donnée lors de la présentation des résultats trimestriels, et compte tenu de la baisse de volume, les vracs secs ont représenté environ 640 MRMB (66,4 M€). Avec un trafic de 65 Mt, Cosco Bulk perd 2,2 % de son volume transporté. L’armateur chinois transporte principalement des minerais (30,3 Mt, − 3,2 %). La baisse de ces trafics tient surtout à la production sidérurgique de la Chine. Au cours du premier trimestre, l’empire du Milieu a réduit ses approvisionnements en minerais. Au mois de février, le nouvel an chinois et la mise au ralenti de l’économie chinoise a joué un rôle. Selon des analystes économiques spécialisés, les acheteurs chinois de minerais sont revenus sur le marché international à la fin du mois de mars, après avoir attendu que les stocks chinois se dégonflent. Il n’est pas prévu, selon les mêmes analystes, que le retour en force des minerais se fasse avant la seconde moitié de l’année. Une donnée qui se répercutera sur les résultats financiers de l’armateur.
Des baisses à l’international
Autre produit largement transporté par les navires de Cosco, le charbon, qui perd 2,1 % à 22,8 Mt. Si le charbon intervient aussi dans la production métallurgique et sidérurgique, le chauffage prend une part importante des imports. Avec les difficultés en Australie liées aux événements climatiques, le charbon a enregistré au cours des derniers mois des hausses de cours qui se sont reportées sur les taux de fret. La Chine a donc reporté sa consommation sur ses stocks existants.
Seule donnée à progresser dans les trafics de vracs secs du groupe Cosco, les céréales ont gagné 3,6 % à 6,1 Mt.
L’analyse du trafic par type de courant faite par le groupe chinois montre la puissance de Cosco dans les trafics domestiques, dont la part progresse pour atteindre 8,6 Mt. Les trafics internationaux perdent pour leur part 4,6 % à 56,5 Mt. Cette progression des trafics domestiques tient aussi à des adaptations de la logistique, les ports réceptionnaires de grands vracs secs sont parfois éloignés des centres de production et doivent donc réexporter par cabotage intérieur leurs marchandises.
La baisse des TCE continue
La baisse des volumes s’est accompagnée d’une diminution du taux d’affrètement par jour (TCE). Les Capesizes ont perdu 44 % à 22 354 $/jour. Une tendance qui s’est manifestée sur les Panamax et les Handy. De plus, chaque catégorie de navires a vu son nombre de jours employés diminuer. Le chiffre d’affaires se calculant sur la base de la multiplication entre le nombre de jours d’affrètement par le taux à la journée, les résultats financiers s’en trouvent fortement dégradés. La moyenne des taux par trimestre est inquiétante. Avec 16 857 $/j au premier trimestre de cette année, Cosco affiche pour le troisième trimestre consécutif une diminution.
Et l’avenir de l’armement ne s’annonce pas forcément sous les meilleurs auspices. D’une part, l’armateur doit recevoir quatre navires dans les prochains mois pour un total de 820 000 tpl, venant s’ajouter à la surcapacité structurelle qui s’installe dans ce secteur. Du côté de l’économie, les prévisions prévoient un redémarrage dans les prochains mois de certains trafics comme les minerais et le charbon, mais avec une incertitude lourde: le gouvernement a demandé la mise en place d’un programme de limitation de l’inflation. Quels seront les effets d’un tel programme sur la demande en matière première de la Chine?