« Aucun VLCC n’a été commandé au cours du premier trimestre 2011, relève le courtier maritime Gibson Research dans sa lettre d’information de début avril. Seules 7 commandes de navires tankers ont été enregistrés depuis janvier 2011, alors qu’en moyenne, ce sont 55 navires qui ont été commandés au cours de chaque trimestre de l’année 2010 ». Même au plus fort de la crise économique, entre les deux semestres de 2008 et 2009, les armateurs avaient commandé quatre nouveaux VLCC, indiquent les experts de Gibson Research. La situation est donc exceptionnelle et il faut remonter cinq ans en arrière pour retrouver un niveau de commande si faible. La fièvre de commande portée depuis 18 mois par un redressement minime des taux de fret, une hausse de la demande de produits pétroliers et la diminution des prix de construction de navires, se trouve stoppée. La conjonction de ces trois éléments, ajoutée à une stratégie d’expansion des flottes chinoises et iraniennes, a eu pour conséquence la commande de 77 VLCC entre août 2009 et décembre 2010. Au total, 173 VLCC figurent sur les cahiers de commandes des chantiers navals, dont 69 doivent entrer en service en 2011. La croissance de la flotte mondiale de VLCC va atteindre 12 % cette année. Cette surcapacité de la flotte et la pression engendrée sur les taux de fret, expliquent, en partie seulement selon Gibson Research, le coup de frein sur les commandes. Les autres raisons sont à chercher du côté « de la faiblesse persistante des gains liés aux tankers couplé à un sentiment baissier sur le marché spot », précise le courtier. Autrement dit, économiquement, les navires ne sont pas rentables vu le niveau des TCE depuis début janvier 2011, notamment pour les VLCC. Mais il ne l’était pas beaucoup plus les mois précédents. Du coup, tout ceci n’est qu’affaire d’interprétation d’éléments qui n’ont pas réellement changé, avance Gibson Research. Aussi, avec les espoirs d’augmentation de production de l’OPEP, les troubles au Moyen-Orient et au Maghreb, l’optimisme grandissant sur la reprise de l’économie mondiale, rien ne dit que la fièvre de commande ne reparte pas de plus belle dans les prochains mois.
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Une chute des commandes de tankers depuis début 2011
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