« Une nouvelle carte du monde du GNL se dessine. Aux ressources énormes exploitables en Australie et en mer du Timor correspond l’appétit énergivore de la Chine », souligne le rapport BRS dans sa partie dédiée au transport maritime du GNL. Les constructeurs chinois et coréens, associés aux projets de différents investisseurs, envisagent de couvrir les mers de FPSO et de nouveaux schémas de production de GNL. Ces derniers pourraient à terme raccourcir les distances et réduire les besoins de capacité de transport. D’ici là, en matière de construction de méthaniers, l’année 2010 a été marquée par une chute des commandes de construction neuves et des prix. Les navires standards de 150 000/160 000 m3 coûtaient environ 200 M$ en fin d’année 2010 et « tout laisse à penser que ce plancher va être crevé », précise BRS. Au cours de la décennie 1990, les prix ont frôlé les 290 M$. Les commandes passées ont aussi privilégié le chantier naval chinois Hudong. Le rapport BRS indique que l’année 2010 a commencé avec la signature d’un contrat pour un 147 000 m3 entre Hudong et Shanghai LNG et s’est terminée par une commande de quatre 170 000 m3 par le Japonais MOL chez Hudong. Le chantier naval chinois Hudong devient, avec ces cinq commandes, un acteur actif de la construction de méthaniers, au détriment des Coréens. Selon le rapport BRS, la Chine a tous les atouts en main pour s’imposer dans le domaine du GNL et détient déjà une expertise reconnue dans le domaine de la construction des navires méthaniers. Hudong en a déjà fabriqué dix à ce jour. Deux autres chantiers chinois, Dalian et Rongsheng, ont aussi annoncé en 2010 leur volonté de se lancer dans la construction des méthaniers.
Un redressement du GPL et des gaz chimiques
Après la chute vertigineuse des taux de fret en 2009, le transport maritime du GPL et des gaz chimiques s’est légèrement rétabli au cours de l’année 2010, indique le rapport BRS. La reprise de l’activité sur ces produits a largement été portée par une forte demande des pays Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine). L’année 2010 confirme aussi « l’émergence d’un marché transatlantique pour les VLGC », annonce BRS. Cette catégorie de navires a enregistré quatre commandes en 2010 après une pause de deux ans. Au total, huit VLGC devraient entrer en flotte entre 2011 et 2013 tandis que neuf unités ont été livrées en 2010. Entre 2008 et 2009, 39 VLGC ont été livrés, rappelle BRS. Une situation qui n’inquiète toutefois par les experts du cabinet de courtage: « Malgré un carnet de commandes bien rempli et une surcapacité ponctuelle, l’avenir de ce marché devrait réserver de bonnes surprises à moyen terme. »