Espagne: l’Anave augure des « temps très durs » pour la profession maritime

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À l’occasion de la traditionnelle cérémonie de remise des prix Anave de journalisme, le 23 février, le président de cet organisme, Adolfo Utor, qui est l’équivalent espagnol d’Armateurs de France, a présenté le bilan annuel de la profession. Il a d’abord évoqué la conjoncture mondiale du secteur caractérisée par un faible niveau des frets, la hausse du prix des carburants et l’augmentation prévisible de l’offre de navires au cours des prochaines années, notamment dans le domaine des vracs. La reprise du trafic maritime devrait donc s’accompagner d’une poursuite de la tendance à la baisse des frets « pendant au moins une paire d’années ». Dans ces conditions, le président d’Anave s’attend à « des temps très durs » pour le secteur maritime au niveau international et « plus spécifiquement dans notre pays ».

Adolfo Utor a également présenté les chiffres relatifs à l’état de la flotte de commerce. Au 1er janvier, les armateurs espagnols disposent de 230 navires (− 17 en un an), soit 4,12 Mtb (+ 4,2 %). Le pavillon espagnol représente 139 navires (− 11) et 61 % du tonnage total, et le pavillon étranger 93 navires (− 6) et 39 %. La modernisation de la flotte s’est poursuivie avec sept incorporations en 2010, d’une valeur de 1,1 M€, qui s’ajoutent aux 10 incorporations réalisées en 2009 (394 M€).

En 2010, trois navires méthaniers et un Ro-Ro ont rejoint le pavillon espagnol tandis que trois autres navires (1 passager, 1 méthanier et 1 navire de transport de produits pétroliers) ont été inclus sous pavillon étranger. Grâce à ces investissements, l’âge moyen de la flotte des armateurs espagnols est actuellement de 14,3 ans (12,7 ans pour le pavillon espagnol), soit un chiffre inférieur à la moyenne mondiale (18,9 ans).

Le président d’Anave a évoqué la réforme portuaire votée par le parlement espagnol en 2010. Tout en considérant positif le fait que cette loi ait fait l’objet d’un consensus entre les deux principaux partis politiques, il a plaidé pour une application « la plus uniforme possible » du nouveau texte, une référence évidente au contentieux qui oppose plusieurs syndicats et l’autorité portuaire de Gijón sur la manutention de véhicules. Adolfo Utor a rappelé que la précédente loi (2003) avait déjà donné lieu à des interprétations particulières par certaines autorités portuaires. Il a souhaité aussi que le nouvel Observatoire des services portuaires prévu par la nouvelle loi soit mis en route le plus rapidement possible.

La nouvelle compagnie Ardmore a choisi l’Irlande

« Nous aurions pu installer la nouvelle compagnie n’importe où dans le monde, a souligné Anthony Gurnee, le p.-d.g. de Ardmore Shipping Limited. Mais Cork a l’avantage d’être situé non loin de Londres ou de Rotterdam et, plus globalement, du marché européen. Le régime fiscal irlandais est également très intéressant. » Ardmore a été fondée dans le courant de l’année 2010 par Anthony Gurnee, un ancien dirigeant de Teekay Shipping Corporation. La compagnie est spécialisée dans le transport de produits chimiques et pétroliers dans des medium range (MR) tankers. Elle a reçu quatre navires en 2010 et deux autres sont en commande. Elle est positionnée aussi bien sur le marché spot que celui des contrats d’affrètement.

Une flotte en essor de 25 % pour NATS

La compagnie Nordic American Tanker Shipping (NATS) a annoncé qu’à la fin de l’année 2011, sa flotte de Suezmax aura augmenté de plus de 25 %. NATS a déjà reçu un nouveau navire et quatre devraient suivre au cours des prochains trimestres. NATS comptait 15 Suezmax double coque à la fin du mois de décembre 2010. Herbjorn Hansson, p.-d.g. de la compagnie, a précisé être « à l’affût de toutes opportunités sur le marché de l’occasion ». La compagnie américaine est ainsi lancée dans une stratégie de développement. Par ailleurs, le dirigeant a indiqué qu’un navire NATS avait fait escale dans un port libyen mais avait pu quitter le territoire « avant l’escalade des violences ». Enfin, pour Herbjorn Hansson, la communauté internationale n’agit pas suffisamment pour lutter contre la piraterie dans le golfe d’Aden et l’océan Indien. Aussi « des mesures ont été prises pour sauvegarder les équipages et les actifs à bord des navires ».

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