À l’est du Détroit, 2010 n’a pas rattrapé 2008

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Le retour de la croissance affiché en 2010 dans de nombreuses parties du globe a répondu à l’appel en mer du Nord et en Baltique. Les données statistiques publiées par l’administration maritime finlandaise en attestent. Ainsi, les deux principaux armements opérant à l’est du détroit du Pas-de-Calais, DFDS et Finnlines, affichent des résultats financiers en hausse.

Avec un chiffre d’affaires de 561,1 M€, Finnlines progresse de 13,5 %. L’Ebitda s’établit à 85,9 M€, en hausse de 129,8 %. De son côté, les deux divisions de DFDS (Shipping et logistique) ont réalisé un chiffre d’affaires de 10,27 MdDKK (1,37 Md€) en hausse de 51,5 %. L’Ebitda se situe à 1,2 MdDKK (173 M€), en hausse de 50,05 %.

Dans son rapport annuel préliminaire, Finnlines constate un redressement de l’activité sur son marché. « En 2010, les trafics ont commencé à se redresser après une chute vertigineuse en 2009. Ils sont restés en dessous de leur niveau de 2008. » Selon l’administration maritime finlandaise, la FMA, les importations ont enregistré une hausse de 14 % et les exportations ont progressé de 13 % en 2010. Selon les données publiées par le site internet Shippax, les trafics rouliers transportés entre la Finlande et l’Allemagne ont baissé en 2010 de 1 %. Les chiffres du marché publiés par DFDS sont plus optimistes. Les routes en mer Baltique affichent des hausses du trafic fret d’environ 10 % et de 5 % en mer du Nord. Seules la Manche et la mer d’Irlande sont en baisse.

Les grèves en Finlande

L’analyse des conditions de marché pour les deux armements est identique. La première moitié de l’année a été difficile quand la seconde a enregistré des hausses. Pour DFDS, les difficultés du début d’année s’inscrivent dans la continuité de 2009. Pour Finnlines, la situation des premiers mois de 2011 est surtout le fait de facteurs exogènes. D’une part, les conditions météorologiques ont perturbé le golfe de Botnie avec des glaces épaisses pendant de nombreuses semaines. D’autre part, les mouvements sociaux dans les ports finlandais, avec notamment une grève des heures supplémentaires et un arrêt de travail de 16 jours, ont amené l’armateur à revoir ses dessertes ou à en suspendre. « Des éléments qui ont surtout porté à conséquence sur les trafics rouliers », note le rapport préliminaire de Finnlines. Sur la seconde moitié de l’année, les opérateurs ont pu rattraper leur retard. Ce retour à la croissance s’est fait de façon désordonnée. « Dans certains segments de marché, note le rapport de DFDS, la croissance du trafic fret a été plus marquée dans un seul sens en raison des taux de change, créant ainsi des déséquilibres. » De plus, en 2010, la surcapacité qui devient endémique sur certains segments a ralenti la progression des taux de fret. Au final, les volumes progressent plus rapidement que les revenus. Ainsi, Finnlines annonce une augmentation de 47 % de son trafic automobile (à l’exclusion des voitures des passagers) à 56 000 voitures. Le trafic fret exprimé en tonnes est pour sa part moins dynamique avec une hausse de 1,2 % à 2,03 Mt. DFDS ne partage pas ces chiffres. Le trafic fret en Baltique a été positif avec une hausse de 22 % pour l’armateur danois. L’Allemagne a joué un rôle économique essentiel dans la région. DFDS note aussi que la fin de la délivrance de permis à des transporteurs routiers russes par le ministère des Transports polonais a joué un effet, obligeant ces routiers à emprunter la voie maritime. De plus, la délocalisation d’entreprises depuis la Scandinavie vers l’Europe centrale, mouvement commencé depuis plusieurs années et s’intensifiant ces derniers temps, porte une partie de la croissance des trafics maritimes entre l’Allemagne, la Pologne et le Danemark vers les pays scandinaves. En mer du Nord, l’amélioration des conditions économiques des principaux clients de DFDS, les industriels opérant dans les produits forestiers, l’automobile et l’acier, ont amené un retour des trafics. « Plus généralement, note DFDS, c’est la reprise de la consommation en Europe du Nord qui a joué un rôle moteur dans la performance de nos résultats. » Seul bémol à ce renouveau économique, l’effet négatif d’un taux de change élevé entre la couronne suédoise et l’euro, impactant les trafics avec ce pays. Intervenant dans le trafic transmanche depuis son rachat de Norfolk Line, DFDS a souffert, cette première année, d’une guerre des prix. En mer d’Irlande, l’armateur danois s’est séparé de deux liaisons.

Sur la lancée de 2010, 2011 devrait continuer à s’afficher en croissance. Finnlines estime qu’elle récoltera les fruits de sa réorganisation entamée depuis 2009. L’arrivée de nouveaux navires dans la flotte va permettre d’améliorer encore l’efficacité. Pour DFDS, si 2011 s’annonce sous de bons auspices, ce sera surtout le marché de la Baltique qui devrait porter encore la croissance pour le fret. En mer du Nord, les résultats seront moins importants.

L’intégration de Norfolk Line dans DFDS

Après avoir pris une participation dans Norfolk Line en décembre 2009, DFDS a fini par devenir propriétaire de l’armement en reprenant les 100 % du capital des mains d’A.P. Møller le 12 juillet. Depuis juillet, les deux directions des armements ont travaillé à mettre en place des synergies dont les gains sont estimés par DFDS entre 180 MDKK et 220 MDKK (de 24,1 M€ à 29,5 M€). Les coûts de cette intégration ont été de 97MDKK contre une estimation à l’origine de 90MDKK. Une différence qui tient principalement à des coûts en personnel. L’objectif visé par le groupe est de porter ses premiers résultats dès l’exercice fiscal 2013. Les programmes de ces synergies doivent être achevés définitivement à la fin de 2012. En 2011, DFDS continue à travailler sur ce programme même si des éléments ont déjà été achevés sur l’exercice 2010. Une partie de ces synergies a permis de réduire le nombre d’employés, y compris les postes qui n’ont pas été remplacés. En 2011, le groupe prévoit la réorganisation de la route entre Vlaardingen et Immingham, la consolidation des systèmes informatiques, la reprise des navires de Norfolk Line encore entre les mains de Mærsk Line et la standardisation des procédures de travail.

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