« Aujourd’hui, la réflexion doit porter sur la taille des bateaux. Un porte-conteneurs de 16 000 boîtes sera très difficile à remorquer. Il va falloir limiter la course au gigantisme », déclare l’amiral Anne-François de Salvy, le préfet maritime de l’Atlantique, à la Newsletter no 2 SaferSeas datée du 1er mars. Conséquence possible: les juristes de l’Action de l’État en mer et le SG mer ont donc deux ans pour réfléchir aux voies et moyens d’interdire ou de restreindre la navigation le long des côtes françaises aux Triple-E, ces porte-conteneurs de 18 000 EVP que Mærsk vient de commander en Corée. À défaut de bases juridiques solides, il devrait toujours être possible de s’inspirer de la déclaration dite de Malaga du 26 novembre 2002. Ce jour-là, le président de la République française et le chef du gouvernement espagnol ont décidé d’exclure de leur ZEE les vieux pétroliers simple coque, transportant des hydrocarbures très visqueux et ne disposant pas de dispositifs de contrôle du niveau et de la pression de la cargaison.
À la question « comment concilier la sécurité maritime et l a protection des ressources marines? », le préfet maritime répond notamment que « le débat aujourd’hui porte sur les sociétés de classification. Force est de constater qu’il existe encore aujourd’hui des navires classés par des sociétés peu sérieuses. Mais l’Union européenne et l’OMI sont en train de mettre en place des procédures d’accréditation ».