Deux syndicats du port de Gijón (Coordinadora et UGT) ont commencé un mouvement de grève, le 3 mars, sous la forme d’un arrêt de travail de deux heures par shift (9 h-11 h le matin et 19 h-21 h l’après-midi). Le conflit porte sur la manutention des véhicules automobiles non immatriculés de Renault vers la France, transportés par LD Lines dans l’ADM vers Saint-Nazaire. Les opérations ont été confiées à du personnel appartenant à un autre syndicat, Asepa, aux termes d’un accord signé le 21 février avec l’Autorité portuaire de Gijón (APG), le patronat de la manutention et la société de gestion de la main-d’œuvre Gestiba. Les syndicats majoritaires estiment que l’accord est « illégal ». L’APG considère, au contraire, qu’il est conforme « en tous points » aux dispositions de la nouvelle loi portuaire approuvée en 2010.
L’impact de la grève à Gijón a été inégal jusqu’ici. À l’APG, on indique, le 9 mars au matin, que « 30 % du trafic du port a été affecté depuis le début du conflit ». Les opérations de l’ADM ne sont pas touchées puisqu’elles sont réalisées par du personnel non gréviste de l’Asepa. Les syndicats Coordinadora et UGT envisagent une extension de la grève à d’autres ports espagnols mais ni les dates, ni les modalités de ce mouvement de solidarité n’ont été définis. Ils craignent que cet accord ne crée un précédent dans les ports où le trafic de voitures est plus important (Vigo, Santander, Pasajes…).
Les autorités espagnoles sont restées prudentes jusqu’ici. Fernando Gonzalez Laxe, le président de Puertos del Estado, qui dépend du ministère du Développement, s’est sensiblement démarqué début février de la position de l’APG. Cependant, au cours des derniers jours, il ne s’est pas prononcé sur le conflit. Dans ce contexte, la position de Jacinto Seguí, directeur général d’Autoterminal, un des deux opérateurs de trafic roulier du port de Barcelone, est intéressante. Dans une interview accordée à notre confrère Transporte XXI, il a demandé à Puertos del Estado une « clarification définitive ». « On ne peut pas arriver à une situation dans laquelle les clients ou les armateurs nous demandent pourquoi, dans d’autres ports, on ne fait pas la même chose qu’à Gijón », a-t-il précisé.