Sea-tankers veut survivre à la crise économique et espère une amélioration en 2012

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« La situation économique est très difficile, non seulement pour Sea-tankers mais aussi pour l’ensemble des compagnies présentes sur le marché du transport de produits pétroliers avec des navires de moins de 20 000 tpl », témoigne Peter Raes, directeur général de la société Sea-tankers shipping. En 2009, le groupe bénéficiait encore d’une majorité de contrats d’affrètement de longue durée compris entre un et trois ans, explique Peter Raes. Mais depuis 2010, le nombre de contrats d’affrètements est en net repli et leur durée beaucoup plus courte. Dans le même temps, les taux de fret ont chuté à des niveaux extrêmement bas. Aussi, Sea-tankers s’est tourné vers le marché spot, « la seule alternative en attendant un retour à la croissance des taux de fret », souligne le directeur général. Ce dernier se refuse à tout optimisme pour l’année 2011. Il reconnaît toutefois que « les taux semblent être en train de se stabiliser et ne devraient pas enregistrer de chute supplémentaire ». Dans ce contexte, Peter Raes compte sur une amélioration du marché, « peut-être en 2012 ». D’ici là, « il faut survivre à la crise économique » dans un contexte de forte concurrence sur le secteur où opère Sea-tankers. La compagnie possède une flotte totale de 28 navires de moins de 20 000 tpl. À peu près la moitié de la flotte est composée des navires de la société Fouquet Sacop et l’autre partie de ceux de Pétromarine en 2007 (voir encadré). L’âge moyen des navires est compris entre cinq et six ans. Sea-tankers n’envisage pas de se porter acquéreur de nouvelles unités dans un proche avenir vu le difficile contexte économique et la jeunesse de la flotte en service, précise Peter Raes. La moitié des navires est immatriculée sous pavillon RIF. Douze sont sous pavillon belge ou luxembourgeois, deux sous pavillon de Saint-Vincent et Grenadine. Un souteur basé à Marseille est, lui, sous pavillon français. La compagnie emploie au total 120 officiers de nationalité française et environ 500 marins de diverses origines. En termes de flux, les navires de Sea-tankers évoluent au nord-ouest de l’Europe mais aussi en Méditerranée pour, entre autres, l’approvisionnement de l’Île de Beauté. Un contrat d’affrètement avec l’Afrique du Nord est arrivé à échéance tout récemment. Mais Sea-tankers a de bons espoirs de le voir se renouveler, assure Peter Raes. Les Caraïbes, avec les îles françaises et l’Afrique de l’Ouest sont aussi deux zones importantes pour l’activité de Sea-tankers. En Afrique de l’Ouest, la compagnie dessert les anciennes colonies françaises mais aussi le Nigeria.

La situation à Abidjan est handicapante

Dans cette partie du monde, Sea-tankers est « particulièrement handicapé » par la situation en Côte d’Ivoire, relève Peter Raes. Et notamment par les restrictions imposées par l’Union européenne suite au conflit entre le nouveau président du pays et l’ancien (voir JMM 4756). Plus aucun navire de Sea-tankers ne se peut se rendre actuellement à Abidjan alors que beaucoup de leurs maintenances se sont effectuées dans ce port. Les solutions de remplacement possibles (Nigeria ou Afrique du Sud) « ne sont pas faciles à mettre en œuvre et risquent de nous faire perdre beaucoup de temps », déplore le directeur général. Enfin, dans le courant de l’année 2010, Sea-tankers a réussi à signer un contrat d’affrètement à temps au Brésil, ce qui lui permet « d’élargir son champs d’action ».

Le résultat de la fusion de deux sociétés

Sea-tankers est né du rachat par le groupe belge Sea Invest de Fouquet Sacop et de Pétromarine à la fin de l’année 2007. Ces deux compagnies françaises étaient déjà des spécialistes du transport de produits chimiques et pétroliers. La première opérait plus particulièrement en Méditerranée, la seconde en Afrique de l’Ouest. « La fusion n’a pas été facile, relève Peter Raes, car il y a eu des objections de la part des syndicats. Nous avons pris plus d’un an de retard. » La fusion a été réellement réalisée en totalité en octobre 2010. Actuellement, précise le directeur général, les noms des navires sont en cours de changement. Peter Raes assure aussi que « le mélange des équipages se fait plutôt bien ». Le groupe Sea Invest est, pour sa part, un opérateur portuaire, un manutentionnaire et un logisticien opérant dans plusieurs pays européens (Belgique, Pays-Bas, Allemagne, France) et sur le continent africain.

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