Réunis en assemblée générale, les salariés de la manutention des ports de Gijón et d’Avilés ont décidé, le 4 février, un calendrier de mobilisation afin de lutter contre l’emploi par LD Lines, l’opérateur de l’ADM Gijón/Saint-Nazaire, de personnel n’appartenant pas à la Sagep, la société qui emploie le personnel de la manutention du port pour réaliser les opérations de chargement et de déchargement des véhicules non-accompagnés: les semi-remorques et les véhicules neufs non-immatriculés de Renault. Interrogé par l’hebdomadaire spécialisé El Vigia (édition du 31 janvier), Carlo Tagmani, délégué en Espagne de LD Lines, estime que l’ADM « ne peut pas être considérée comme une ligne régulière parce que c’est un service public: le navire ne peut se soumettre aux horaires de travail du port, c’est l’inverse qui doit se produire ». Dès que le navire arrive, « il faut commencer les opérations et il n’est pas possible d’attendre la formation des groupes de manutentionnaires à des heures déterminées et payer pendant qu’on attend ».
Les syndicats estiment que LD Lines enfreint les dispositions de la nouvelle loi portuaire approuvée en 2010. La loi précise que les véhicules neufs non-immatriculés ne relèvent pas du « service de manipulation des marchandises » et affirme donc la liberté de choix de l’armateur. Cependant, il est également indiqué que le recours au personnel de la manutention du port est obligatoire si son offre est au moins « aussi avantageuse en termes de qualité et de coût ». Selon l’Autorité portuaire de Gijón, un accord de compromis a été négocié dont le contenu n’a pas été rendu public.
Ce conflit est suivi avec attention dans les autres ports rouliers espagnols. Les constructeurs d’automobiles et les opérateurs privés estiment que la nouvelle loi n’a pas modifié une situation jugée défavorable à leurs intérêts. Ils attendent donc de connaître la solution qui aura été apportée à Gijón.