Toulon se taille la part du lion sur la desserte de la Corse avec une nouvelle croissance du nombre de passagers (+ 25 %) au départ de TCA (Toulon côte d’Azur) avec 1,7 millions de voyageurs. « L’arrivée d’un nouvel opérateur sur la Corse n’a pas cannibalisé les trafics de Corsica ferries. Les effets ont été positifs pour les deux compagnies. Nous étions en 2009 le premier port français sur la Corse et, en 2010, pour la première fois, nous avons devancé Livourne sur la desserte de Bastia », se félicite Luc Pointard, responsable des opérations portuaires à Toulon. Corsica Ferries a transporté 1,9 millions de passagers entre le continent français (Toulon-Nice) et les ports corses, soit une hausse de 6,8 % en 2010.
Sur le seul port de Toulon, la croissance du trafic passager de Corsica Ferries a été de 10,8 % avec 1,2 millions voyageurs transportés. Côté fret, la performance est encore meilleure avec une croissance de trafic de 23,4 % avec 668 752 ml transportés. « Sur la desserte de la Corse, notre part de marché est de 63 %, en légère augmentation malgré l’arrivée de Moby Lines », explique Pierre Mattei, d.g. de Corsica Ferries. D’avril à décembre 2010, Moby Lines a transporté 135 000 passagers sur son navire Moby-Corse avec quatre départs par semaine. « Nous avons démarré fort. Nous détenons déjà 21 % de parts de marché de la desserte Toulon/ Bastia et 14 % entre le continent et la Corse », explique Hartmut Puschmann, directeur de Moby Lines en Europe.
En 2011, Moby Lines nourrit des ambitions mesurées au départ de Toulon avec 10 000 passagers supplémentaires et augmente ses rotations à 5 départs par semaine. « Nous allons nous concentrer sur le marché italien ou la concurrence est vive », explique le dirigeant allemand.
En 2011, Corsica Ferries a été contrainte de réduire le nombre de traversées de 6 % (France et Italie) et d’augmenter ses tarifs; pour deux raisons: « Le prix du combustible a augmenté de près de 40 % en 2009. La hausse a été lente mais ininterrompue. Nous subissons à la fois la hausse du prix du baril et un effet de change négatif en dollar puisque nous achetons notre combustible dans cette devise. Par ailleurs, nous répercutons la baisse et le plafonnement de l’aide sociale aux passagers. Nous sommes obligés de remonter les prix et, à Nice, nous avons dû réduire l’offre sous la pression des riverains du port », explique Pierre Mattei. Selon lui, 2001 sera une année de consolidation de l’activité, même s’il présage un léger tassement des trafics.