Alors que le lancement de l’ADM entre Saint-Nazaire et Gijón a été accueilli en France avec prudence, voire une certaine dose de scepticisme, il en va différemment du côté espagnol. Il est vrai que depuis le démarrage de la ligne, avec le premier départ depuis la France le 8 septembre, environ 60 % du trafic est originaire de la Péninsule, selon une estimation de l’Autorité portuaire de Gijón (APG). Le bilan chiffré est loin d’être négatif. Pendant le mois de septembre, le trafic a atteint 3 488 t. En octobre, ce montant a été porté à 21 837 t. Il n’y a pas de chiffres disponibles pour novembre, mais à l’APG on estime que la capacité est utilisée à 40 % avec une moyenne en fin de mois de 40 camions ou remorques par trajet.
En ce qui concerne les marchandises transportées, c’est l’agroalimentaire qui prédomine avec notamment les entrées de pommes françaises rendues nécessaires par une pénurie temporaire aux Asturies. L’Espagne étant importatrice de poisson, ce trafic a logiquement trouvé sa place dans l’ADM. Du côté espagnol, on observe l’apparition d’un trafic d’ardoises en provenance de la zone du Bierzo dans la province de León en Castille. Autre motif de satisfaction: un élargissement de l’hinterland, comme en témoigne l’utilisation de la ligne par des camions en provenance du Royaume-Uni et des transporteurs de Galice, ce qui pourrait menacer la deuxième ADM (Vigo/Saint-Nazaire) dont le lancement est toujours prévu, en principe, à la mi-2011.
