Le marché renoue avec ses démons d’hier

Article réservé aux abonnés

Chassez le naturel il revient au galop. Et dans le cas du marché des vracs secs, il s’agit d’un galop rapide. Dès les premiers signes de redressement économique avec le retour sur le marché du négoce des industriels chinois, toute la chaîne logistique du transport de minerais se tend à en rompre. Les mêmes symptômes créent les mêmes maux. La situation dans les ports australiens de charbon et minerais revient à des niveaux d’encombrement importants. Sur le mois de septembre, la moyenne du nombre de navires en attente au large de Newcastle s’élève à 39 unités. Depuis le début d’année, 46 navires en moyenne sont à l’ancre devant Newcastle. En 2009, ce chiffre s’est évalué aux environs de 31 navires en attente en moyenne. Un nouveau boom lié à la demande croissante des Chinois et des Indiens. Au 15 octobre, presque 7 % de la flotte mondiale des vraquiers en exercice est en attente de chargement ou de déchargement dans les ports australiens, indiens, chinois et sud-américains, indique le rapport mensuel du courtier R.S. Platou.

En Australie, des projets de nouveaux ports sont à l’étude, voire financés, mais l’autre paramètre à prendre en compte concerne les transports ferroviaires. L’éloignement des mines par rapport aux ports suscite bien des interrogations. Le gouvernement local du Queensland en Australie prévoit d’investir 4 MdA$ (2,8 Md€) mais les miniers sont sceptiques quant à la capacité du réseau à supporter de nouveaux arrivants.

En Inde, les ports sont sous gouvernance de l’État, ce qui, pour les analystes, est source de retard dans les travaux d’infrastructure. Les objectifs fixés par le gouvernement de réaliser de nouveaux investissements portuaires pour répondre à une demande d’importation de charbons et de minerais risquent de ne pas être atteints en 2014, comme prévu initialement. En Indonésie, une nation exportatrice, les basses eaux de la saison empêchent le chargement normal de navires de type capesize et obligent à revoir les temps de planche, expliquent les analystes.

L’essentiel du problème réside dans la volonté des gouvernements d’investir massivement dans des ports dimensionnés pour recevoir des capesize sans être certains du retour sur investissement. En effet, avec la congestion portuaire en Australie, en Indonésie et en Amérique du Sud, le marché chinois du charbon et des minerais pourrait se retourner vers l’Amérique du Nord. Le Canada et les États-Unis ne connaissent pas encore d’engorgement de leurs terminaux vraquiers et disposent de ressources pour répondre en partie à la demande chinoise. Et cette congestion portuaire sur les minerais et le charbon pourrait s’accroître dans les prochaines semaines. La récolte céréalière en Australie a donné des résultats au-delà des prévisions. Une raison de plus pour surcharger les ports de vracs et immobiliser une partie de la flotte.

Compagnies

Shipping

Boutique
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client abonnements@info6tm.com - 01.40.05.23.15