Les paquebots boudent Tahiti. En 2010, le Paul-Gauguin, resté seul, a été récupéré de justesse. Dès 2008, le monde local de la croisière s’est fédéré au sein du Tahiti Cruise Club pour comprendre, corriger et séduire. Un comparatif avec les autres destinations mondiales est établi, et les opérateurs de croisière, interrogés au salon de Miami en 2008, répondent: « Simplifiez vos procédures réglementaires: fiscales, douanières, phytosanitaires et zoo-sanitaires. » Constat: 85 textes régissaient la croisière tahitienne. Tahiti Cruise Club et le ministère du Tourisme planchent, puis un forum local « Tourisme nautique », fin 2009, permet de rallier les autres services administratifs. Au salon de Miami de 2010, les idées directrices sont validées. En juin, la législation de la croisière est entièrement refondue et tient en un seul texte. Approuvé le 1er octobre, celui-ci sera mis en application au 1er janvier 2011 pour le Paul-Gauguin et le Princess-Cruises; au 1er janvier 2012 pour les autres opérateurs, délai nécessaire pour leurs opérations commerciales.
Terminées les conventions pour un navire défini, Tahiti travaille avec des opérateurs. Oubliées les durées de séjour, seul compte le nombre de touchées. Finie la taxe de développement local, exonérés les droits de douane, exit la TVA: le texte ne prévoit qu’une seule taxe, réglée au seul Port autonome de Papeete. Son montant: 4,19 € (500 Fcfp) par passager et par touchée. Il est réduit à 1,67 € (200 Fcfp) si, sur les 12 derniers mois et quel que soit son navire, l’opérateur de croisière a géré plus de 50 escales. Si ce sont 250 touchées sur cette même période, le montant tombe à 0,42 € (50 Fcfp). Cette taxe alimente un compte spécial « pour le développement de la croisière », tant communication qu’infrastructures. Autrefois seulement implicite, la dérogation du monopole du pavillon national est rendue explicite. En gardant ses danses sur le quai et sa réputation d’accueil, Tahiti s’aligne sur la concurrence mondiale.