À Marseille, on n’a pas de pétrole mais on a la croisière!

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La 10e édition de la convention d’affaires Top Cruise s’est tenue le week-end dernier à Marseille sur fond de grève. Alors que plus de cinquante navires, des pétroliers pour la plupart, étaient bloqués depuis une dizaine de jours sur rade, la CGT a autorisé une trêve pour la croisière. Avec un objectif de 2 millions de passagers à moyen terme, de nouveaux investissements sont déjà programmés.

« En dix ans, nous avons multiplié par trois le nombre de passagers en escale à Marseille. De 240 000 croisiéristes en 2001, dont 77 500 en tête de ligne, nous sommes passés à 713 000 passagers en 2010 dont 269 000 en tête de ligne. En nombre d’escales, la progression est de 48 % en dix ans avec 344 escales de paquebots en 2010. Nous avons réussi à fidéliser Costa Croisières, MSC croisières, Croisières de France et TMR », se félicite Jacques Truau. Ancien pilote et président du port, le Monsieur Croisières à Marseille est à l’origine du Club de la Croisière Marseille-Provence et de la convention d’affaires BtoB « Top Cruise » entre agents de voyage et opérateurs de croisière.

Il s’est félicité samedi que la CGT ait permis l’escale des méga paquebots et que Top Cruise ait pu se tenir en plein conflit social. « J’espère que ce mouvement va s’arrêter car il est intolérable de prendre en otage des gens qui sont en vacances et ceux qui travaillent », a-t-il dit.

Pour 2010, Jacques Truau avance 13 % de passagers supplémentaires comparés à 2009, et une progression de 55 % du nombre de voyageurs en tête de ligne. Pour 2011, le programme s’annonce tout aussi réjouissant avec près de 900 000 passagers attendus à Marseille. Une hausse de trafic due essentiellement à l’accroissement du nombre d’escales des opérateurs historiques: 90 escales annoncées pour Costa l’année prochaine contre 63 cette année et 90 également pour MSC qui positionnera l’an prochain un troisième paquebot au départ de Marseille, le MSC-Lirica.

Compte tenu des perspectives de trafic pour la cité phocéenne, Costa, MSC et Louise Cruises, qui gèrent ensemble le terminal croisière MPCT, ont décidé de poursuivre leurs investissements en exploitant l’ancien terminal fruitier, adjacent et laissé en jachère depuis 2009 après le départ d’Agrexco. « Même si nous rencontrons parfois des difficultés opérationnelles, nous continuons d’investir sur les quais. Nous allons doubler la capacité de la gare en prenant un bâtiment de 15 000 m2, les terre-pleins et un poste à quai. Nous espérons être prêts pour 2012 », a annoncé Jacques Massoni qui dirige le MPCT (Marseille Provence Cruise Center).

Pour le président de l’Association française des compagnies de croisière George Azouze, c’est Marseille qui, incontestablement, tire le marché de la croisière dans l’Hexagone: « En 2009, 347 000 Français ont choisi la croisière comme mode de vacances. Elle est désormais sur la shopping list des Français. Cette activité a bien résisté à la crise en 2009. L’ambition des opérateurs est d’embarquer un million de Français en croisière en 2015 », explique le patron de Costa France. En 2010, la croisière en Méditerranée a représenté 17,8 % de parts de marché dans le monde, derrière les Caraïbes, et 70 % du marché européen.

« Les ports italiens et espagnols sont très dynamiques, tous comme ceux de Méditerranée orientale. Il serait intéressant que les ports de Sète et Toulon s’outillent », a ajouté George Azouze.

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