Déboutée et déçue… La décision du tribunal administratif de Rouen n’a pas manqué de faire réagir l’avocat de la Société nouvelle de remorquage du Havre (SNRH). « La SNRH est très surprise de la décision prise en mai par le directeur départemental des territoires et de la mer du Havre de retirer les visas d’effectifs alors que l’État connaissait le mode de fonctionnement de la société depuis quatre ans. Nous avons été contrôlés des centaines de fois par l’administration. C’est l’image des ports français qui va pâtir de cette décision. L’administration a cédé sous la pression des syndicats de Boluda », fait valoir Maître Mathieu Croix. L’avocat de la filiale du groupe Kotug ajoute qu’une décision sur le fond sera rendue par le tribunal administratif de Rouen en début d’année prochaine.
En attendant, la SNRH a cessé son activité durant une semaine, du 19 juin au 27 juillet, pour se mettre en conformité avec la convention collective du remorquage. L’entreprise a dû déposer de « nouvelles décisions d’effectif conformes au diktat de l’administration », ajoute Maître Croix. Pour respecter les temps de repos, à raison de quatre bordées de quatre hommes par remorqueur, la SNRH a été contrainte de faire des choix: retirer des remorqueurs ou recruter massivement. La compagnie, qui comptait 56 marins pour six coques, a retiré du service deux remorqueurs et a recruté huit marins supplémentaires. Ce régime, qu’elle qualifie de « dégradé », est loin de convenir à l’entreprise réputée pour réduire au maximum ses coûts.