Un seul repreneur potentiel a déposé un dossier de reprise de SeaFrance au 31 juillet dernier auprès du Tribunal de commerce de Paris, date limite fixée par cette instance. SeaFrance est en redressement judiciaire depuis la mi-juin, en période d'observation jusqu'au 15 septembre. Il s'agit de la holding Being Bang de Laurent Barselo, un investisseur spécialisé dans le monde du divertissement, déjà repéré dans le monde maritime pour un projet de concept de paquebot – complexe de spectacle, proposé à l'étude à STX. Laurent Barselo se présente comme un monteur d'affaires et un financier, qui ferait appel à des partenaires compétents dans le monde maritime, et ne dirigerait pas personnellement l'affaire, a-t-il déclaré en substance à la presse locale. On peut imaginer le scepticisme du personnel, d'autant que le repreneur potentiel ne s'exprime pas sur le concept envisagé.
En attendant, SeaFrance profite d'une saison touristique active, mais le « nouveau plan industriel » (NPI) approuvé par les syndicats et le conseil de surveillance reste en stand-by. Manquent en effet la réaction de la Commission européenne, et l'arbitrage du Tribunal de commerce entre NPI et proposition de reprise pour aller plus loin. Après la première série de départs volontaires, SeaFrance emploie 1253 salariés. Le niveau de prix est tel sur le détroit, que le « cash-drain », le manque de trésorerie, se poursuit. L'actionnaire, la SNCF est pour le moment bloqué dans son action, ce qui risque de laisser rapidement la compagnie à la merci de ses banquiers.
