Les mois se suivent sans se ressembler. Après une année 2009 difficile pour les armements spécialisés dans le transport de gaz, les trois premiers mois de l'année 2010 ne s'annoncent pas sous les meilleurs auspices. Golar LNG a publié ses résultats au cours de la dernière semaine de mai. Le chiffre d'affaires et le résultat opérationnel subissent les effets d'un marché peu actif. « Une demande faible et peu de marchandises sur le spot ont contribué à ce résultat », explique le rapport trimestriel de l'armement. Sur ce dernier marché, du spot, trois éléments majeurs expliquent la situation actuelle. En premier lieu, l'arrivée de nouveaux tonnages a déséquilibré l'offre et la demande; ensuite le marché s'est affaissé avec un hiver doux; et enfin, les acheteurs ont négocié le renouvellement de leurs contrats à la baisse.
Si, sur le marché spot, les conditions économiques n'ont pas aidé les armements, la situation de ceux opérant sur des contrats à long terme a été plus favorable. Teekay LNG et Exmar affichent une hausse de leur chiffre d'affaires. Une augmentation qui tient principalement à la mise en service de nouveaux navires sur des contrats.
L'arrivée de nouveaux navires n'est cependant pas finie. Hoegh LNG a annoncé, le 3 juin, avoir réceptionné un navire de type SRV (Shuttle and regazificatin vessel) et un LNG. Le premier, baptisé GDF-Suez-Cap-Ann, appartient en copropriété à Hoegh LNG et Mistsui OSK. Ce navire offre aux deux armements la possibilité d'acheminer du gaz sous pression directement dans des ports qui ne disposent pas d'un terminal de regazéification. L'autre navire, le STX-Frontier, d'une capacité de 153 000 m3, a été construit en copropriété avec l'armement STX Pan Ocean. Il devrait être affrété auprès de Hoegh LNG qui le sous-affrétera à Repsol, société pétrolière espagnole, dans le courant du troisième trimestre de cette année.
Les perspectives sur la fin de l'année sont difficiles. Selon Golar LNG, les contrats négociés par les acheteurs, à la baisse, devraient amener plus de trafic sur le marché spot. Les flottes prévues d'arriver dans la seconde moitié de l'année pourraient être absorbées. Des signes de retour à la croissance pointent. Statoil demande un navire pour trois ans, Total est prêt à affréter un navire pour deux et China Petroleum Corporation cherche à augmenter ses demandes en cargaisons spots. Autant d'éléments qui incitent l'armement à prévoir de meilleurs résultats. Une perspective plutôt attrayante mais avec un bémol de taille: ces progressions ne sont pas certaines et pourraient s'avérer conjoncturelles sans avoir de répercussions dans un avenir plus lointain.