Vitesse réduite au premier trimestre pour certains armements

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Il est encore trop tôt pour regarder la crise dans le rétroviseur. Les résultats financiers des armements de ferries peinent à la surmonter. À leur décharge, le premier trimestre est toujours plus calme, l'année se joue surtout pendant la saison estivale.

Au Sud, les premiers résultats des opérateurs montrent un démarrage difficile. En effet, pour prendre le port de Marseille, les trafics passagers vers la Corse et l'Algérie souffrent. Vers l'une en raison de mouvements sociaux dans les compagnies, et vers l'autre en raison d'un trafic plus faible. Seule la Tunisie sort du lot avec un rebond de 10 %. Les mêmes tendances se déclinent sur le fret roulier. Plus à l'Est, en Grèce, les opérateurs ferries ont subi de plein fouet l'effet de l'augmentation des soutes. En comparaison avec le coût des soutes au premier trimestre de l'année précédente, la hausse a atteint 63 %, selon le groupe Attica. Pour son concurrent Anek Lines, cette hausse du prix du carburant a pesé en négatif à hauteur de 9 M€. Enfin, Minoan Lines estime la hausse à 58,5 %. Des chiffres différents mais qui pèsent lourdement sur les résultats opérationnels de ces trois armements. L'autre facteur de récession pour les compagnies de ferries grecques tient notamment aux difficultés économiques que le pays traverse. La crise touche notamment le fret avec les autres pays de l'Adriatique. Un phénomène qui se retrouve dans les chiffres du groupe Attica. Sur la route Grèce-Italie, l'armement enregistre une baisse de 7,7 % de son trafic à 31 464 unités. Minoan Lines a réussi à conserver ses parts de marché mais voit son volume s'affaisser de 3 % à 20 000 camions sur les routes internationales.

Stabilité du fret en domestique

Sur le marché domestique, les tendances s'inversent avec une stabilité du fret et une baisse du nombre de passagers. L'effet de la crise économique a sensiblement marqué ce premier trimestre pour les opérateurs grecs.

Chacun de ces opérateurs mène une bataille acharnée pour conserver ses parts de marché. Attica a cédé le Superfast-V à la BAI, renommé Cap-Finistère, pour un montant de 81,5 M€, le 16 février. De plus, le groupe a ouvert, depuis le 23 avril, une nouvelle liaison entre Le Pirée et Chania, dans la partie occidentale de la Crète.

Pour sa part, Minoan Lines a réorganisé sa flotte. Le Cruise-Europa est venu renforcer la flotte sur la ligne Patras-Igoumenista et Ancône. Une ligne qui sera renforcée dans les prochaines semaines avec l'arrivée de son sister-ship le Cruise-Olympia. Ces deux navires capables de prendre 3 000 m linéaires à leur bord et 3 000 passagers « représentent une nouvelle ère dans les relations entre la Grèce et l'Italie », signale le groupe d'Athènes.

Une surcapacité en Mer d'Irlande

Cette situation difficile sur le sud de l'Europe n'est pas exclusive. Dans le nord de l'Europe, si le premier trimestre a vu les trafics se reprendre, les opérateurs restent prudents sur l'avenir. « Le premier trimestre a continué sur la lancée du dernier quart de l'année précédente, explique le rapport trimestriel du groupe danois DFDS, notamment dans le roulier et les camions. Il demeure incertain si cette hausse se prolongera dans le temps ou n'est qu'une reconstitution des stocks. » Dans ces conditions, DFDS affiche un chiffre d'affaires en hausse de 22 % pour le roulier à 817 MDKK (109,8 M€). L'Ebitda progresse de 31 % à 150 MDKK (20,1 M€). L'opérateur danois est principalement actif en mer du Nord. Plus à l'Ouest, sur l'Irlande, le groupe ICG (Irish Continental Group) n'a pas connu les mêmes honneurs. Le fret roulier perd 15,1 % à 63 000 ensembles routiers. Les passagers ont pour leur part augmenté quand le trafic de voitures baisse. Des données qui se compensent et permettent au chiffre d'affaires du groupe ICG de se maintenir à 75,7 M€ (− 0,7 %) quand l'Ebitda reste stable à 8 M€. Cette tendance à la réduction de volumes sur le fret roulier tient surtout, selon l'analyse du groupe, à la mise en place de nouvelles capacités sur les routes de mer d'Irlande par les concurrents quand le marché est demeuré atone. Sur les liaisons France-Irlande, le marché a été marqué par le retard de l'arrivée du navire en raison de son arrêt technique hivernal.

Ces deux armements demeurent optimistes pour le reste de l'année. ICG constate l'arrêt de l'hémorragie dans le fret roulier en Manche après 18 mois de baisse continue. La mise en place de nouvelles capacités sur les routes en mer d'Irlande va commencer à se faire sentir dès les prochains mois avec une variable d'ajustement à la hausse par un retour de trafic. Un sentiment qui se retrouve aussi dans le rapport trimestriel du groupe danois qui voit un retour de la croissance dans le fret.

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