« Malgré le caractère cyclique du maritime, les armateurs grecs survivent pendant les périodes de baisse des taux de fret et arrivent à retourner les pertes en profit quand le marché s'améliore », annonce l'étude de Capital Link publiée le 3 juin. Les armateurs grecs ont su démontrer de leur capacité à résister aux intempéries. Les eaux parfois difficiles de l'économie du transport maritime n'ont pas encore eu raison de ce pan de l'économie grecque.
La marine marchande grecque est un des poids lourd du maritime au niveau international. Elle contrôle entre 15 % et 20 % de la capacité de la flotte mondiale. Force nationale importante, les armateurs grecs sont aussi reconnus internationalement. « Ils ont versé quelque 4,5 Md$ en 2009 pour l'achat de 229 navires d'occasion. Ils prennent la première place dans la liste des acheteurs, devant les Chinois », souligne l'étude de Capital Link. Une place qu'ils continuent d'occuper sur les premiers mois de 2010 puisqu'ils ont investi 2,6 Md$ de janvier à avril quand les Chinois les suivent avec 1,75 Md$.
Cette place dans le concert international se retrouve aussi au niveau local. Seconde industrie dans l'économie grecque derrière le tourisme, la marine marchande apporte quelques 20 Md$ à une économie dont le revenu est estimé aux environs de 240 Md€. Ce sont les 1 400 compagnies maritimes du pays et les quelque 250 000 employés (navigants et sédentaires confondus) qui participent à l'économie du pays. « Même si nos sièges sociaux sont présents en Grèce, ce sont les conditions économiques dans le monde entier qui conditionnent nos ressources, pas les développements de notre économie nationale », explique John Dragnis, vice-président d'un armement de vracs secs, Goldenport Holdings. La situation économique grecque peut aussi avoir des effets positifs pour les armateurs locaux. « Actuellement, avec la hausse du nombre de chômeurs en Grèce, nous pourrions voir un grand nombre de Grecs se tourner vers les métiers de la marine marchande, ce qui pourrait résoudre le manque de personnel dont nous avons souffert les années précédentes », continue le vice-président de Goldenport.
Des sociétés familiales à la Bourse
Le monde maritime à la grecque s'est développé au travers de personnalités marquantes comme Onassis, Niarchos, Livanos et bien d'autres. « Derrière chaque armement se retrouve une personnalité. Ce caractère familial du maritime, qui n'existe pas seulement en Grèce, s'est reporté à la génération suivante », indique l'étude. La jeune génération a mis sa touche personnelle en ouvrant le capital de leurs armements au public. En Grèce, le nombre de compagnies cotées en Bourse est devenu important. DryShips, Goldenport, Oceanfreight, Eurosaes, Paragon Shipping, Starbulk opérant sur le vrac sec et Crude Carriers, Tsakos Energy Navigation, dans les vracs liquides, sont des exemples d'ouverture de ces armateurs fondés par une famille et s'ouvrant à la Bourse.
À l'heure où s'ouvre Posidonia 2010, grande messe du maritime européen, la marine marchande grecque sait peser de son poids dans l'économie locale.
Le Baltic Exchange ouvre un bureau à Athènes
Le Baltic Exchange britannique a ouvert un bureau de représentation à Athènes, à l'occasion du salon maritime « Posidonia » (7-11 juin).
Ce bureau est dirigé par l'avocate grecque Maria Tierris. Le marché grec est très important pour le Baltic Exchange dont le directeur général, Jeremy Penn, compte y développer ses services, notamment par le « BaltEx », système concernant les accords Forward Freight Agreements (FFA) pour les vracs secs et qui sera opérationnel à la fin de l'année.
Le Baltic Exchange est installé dans le pavillon britannique de Posidonia, qui a accueilli plus de 1 850 exposants de 87 pays. Jeremy Penn a fait partie de la délégation financière de la City de Londres, dirigée par le lord maire Nicholas Anstee et qui s'est entretenue avec le Premier ministre et le ministre des Finances grecs.