En 2009, le groupe CMA CGM a réalisé un chiffre d'affaires de 7,6 Md€, en diminution de 30,5 %. L'Ebitda est passé de 857 M€ à une perte de 480 M€, soit une baisse de 156 %. Des chiffres qui s'expliquent « par la crise la plus profonde jamais traversée par la profession maritime », a souligné le communiqué du groupe. CMA CGM a en effet perdu 9 % du volume transporté au cours des douze mois de l'année précédente à 7,8 MEVP. Une baisse que le groupe relativise en la mettant en perspective par rapport aux données générales du marché. Selon le consultant britannique Drewry, la baisse de volume dans le monde est de 12 %. Autre élément important et corollaire au premier, la diminution des taux de fret sur les principales routes est-ouest. Pour illustrer le point positif, le groupe rappelle que les chiffres du dernier trimestre ont renoué avec un Ebitda positif. Le résultat net s'inscrit, sur l'année, en négatif. « Il faudra quelques années avant de couvrir totalement ces pertes », indique un responsable de la communication du groupe, qui précise en outre que le point important est que la dette a légèrement reculé par rapport au mois de juin. Et sur les prochains mois, elle devrait se stabiliser malgré les investissements prévus. « Le cash flow est revenu à des niveaux suffisants pour que nous investissions sans que la dette n'empire », continue le responsable de la communication. Dans les pertes de résultat net s'inscrivent les provisions faites pour l'annulation des douze navires de taille moyenne. Pour les unités de plus grande taille, le groupe a négocié un retard de livraison.
Le retour du cash flow dans le noir permet de revoir les plans d'aides financières. Sur les 500 M€ prévus pour aider la société à sortir de la crise, par des institutions financières de l'État, seuls 80 M€ ont été tirés. Le solde ne s'avère plus nécessaire. « Cela n'obère pas le plan de restructuration du groupe. Nous sommes toujours dans un programme d'augmentation de capital. Plusieurs fonds sont actuellement en lice. » Parmi ces investisseurs potentiels, l'un se situe au Qatar, un autre au Liban, le fonds de Butler et un autre fonds dont le groupe ne connaît pas l'identité pour le moment. Selon un responsable de la communication du groupe, la décision finale devrait intervenir « dans les semaines à venir », sans qu'il ne donne de date limite.
Le bilan difficile de l'année 2009 contraste avec les chiffres du premier trimestre. Les chiffres renouent avec la croissance. Le volume transporté à augmenter de 22 % par rapport au dernier trimestre de 2009. La progression du chiffre d'affaires sur ces trois premiers mois est en hausse de 30 % par rapport à l'an passé. Le groupe prévoit plusieurs mesures dont certaines sont en prolongation de celles appliquées l'an passé. La rationalisation des services, la réduction des navires sont toujours de mise. Il prévoit en outre des nouveaux développements sur « des marchés porteurs et la concrétisation de nouveaux partenariats ».
