Améliorer les transports entre Abidjan et Lagos

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Le conseil d’administration de la Banque mondiale a approuvé le 23 mars un montant total de 228 M$ pour soutenir la mise en œuvre de la première phase du Programme de facilitation du commerce et du transport le long du corridor Abidjan-Lagos (PFCTAL), explique la Banque mondiale.

L’objectif est de remettre en état l’axe principal de transport, qui s’étend le long de la côte ouest-africaine entre Abidjan et Lagos, ainsi que les postes de douane et d’immigration et les systèmes de transport tout au long de ce corridor. Cette opération régionale contribuera à améliorer la circulation des personnes et des biens, facilitant ainsi les échanges commerciaux entre la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin et le Nigeria.

Le corridor Abidjan-Lagos, long de 998,8 km, relie quelques-unes des capitales africaines « les plus grandes et économiquement dynamiques » (Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou et Lagos) et dessert une population de plus de 35 millions d’habitants. La circulation des personnes et des biens sur plusieurs axes de ce corridor constitue le trafic le plus élevé en Afrique occidentale et centrale, comptant jusqu’à 10 000 personnes et plusieurs milliers de véhicules qui franchissent les frontières chaque jour.

Le potentiel de ce corridor à devenir un catalyseur pour la croissance économique et l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest est « bien connu », et les gouvernements des cinq pays aspirent à tout mettre en œuvre pour l’exploiter en vue d’un meilleur développement socio-économique de la sous-région. La Banque mondiale répond à ce souhait à travers ce nouveau programme.

D’une manière générale, le PFCTAL vise à réduire les barrières commerciales et de transport dans les ports et sur les routes le long du corridor Abidjan- Lagos. Le programme sera exécuté en deux phases: la première (d’un montant de 228 M$) couvre le Ghana, le Togo et le Bénin, tandis que la deuxième,dont le coût est estimé à 89,5 M$, va couvrir la Côte d’Ivoire et le Nigeria.

Les indicateurs de performance

Les principaux indicateurs de performance retenus pour mesurer le succès de ce nouveau programme sont les suivants: le temps passé dans les ports pour sortir les marchandises; le temps de passage aux frontières; le nombre de barrages routiers; le pourcentage de routes en bon état; le pourcentage de transporteurs familiers avec les moyens de prévention du VIH/Sida.

« Le nouveau programme va contribuer à mettre en place des systèmes de commerce et de transport beaucoup plus efficaces et à mettre en application et harmoniser les réglementations dans la sous-région », espère Anca C. Dumitrescu, spécialiste principale des transports et responsable du programme à la Banque mondiale. « Pour cela, ajoute-t-elle, un ensemble de réformes douanières et des frontières sera mis en œuvre le long du corridor. Les résultats de ces actions seront mesurés et suivis de près pour faire en sorte que les principaux obstacles qui entravent la véritable et authentique intégration régionale soient réduits au minimum ».

Le projet inclut cinq composantes: la facilitation des échanges commerciaux; l’amélioration des infrastructures routières; la gestion et la coordination du projet; les programmes de lutte contre le VIH/Sida ainsi que le suivi de la performance du corridor.

Les résultats attendus

Les résultats attendus du Programme de facilitation du commerce et du transport le long du corridor Abidjan-Lagos portent essentiellement sur: une meilleure qualité des transports avec une baisse des tarifs; une diminution des coûts pour les transporteurs, ce qui favorisera une meilleure compétitivité entre les sociétés de transport et, partant, une meilleure qualité de service; une augmentation des échanges commerciaux; une réduction du temps de voyage, ce qui va entraîner la réduction des coûts; une intégration des entreprises locales dans les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial. « Le succès du programme va permettre le passage à l’échelle des résultats aux niveaux national et régional par la Communauté des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette approche du “corridor” est proposée en reconnaissance des difficultés rencontrées dans la mise en vigueur des réglementations et des règles de la CEDEAO », souligne Richard Scobey, directeur sectoriel des transports par intérim à la Banque mondiale, région Afrique.

L’amélioration de l’efficacité du corridor pourrait avoir une incidence positive sur les exportations ainsi que les importations dans la sous-région. L’augmentation du volume des importations serait bénéfique pour les consommateurs locaux (y compris les entreprises locales qui dépendent des intrants venant de l’étranger), si on augmente les excédents de consommation. L’augmentation du volume des exportations serait bénéfique pour les producteurs locaux si l’on ouvre les opportunités de marché.

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