Le cabinet financier britannique Moore Stephens prévoit une bonne année 2010 pour les armateurs disposant de liquidités et d'accès au crédit.
Il note que la plupart des compagnies maritimes « anticipent une année difficile », mais indique que « la croissance économique mondiale, un marché de la démolition en expansion et une diminution rapide du rapport commandes/retards de livraison pourraient signifier que les marchés seront moins rudes que prévu ». Compte tenu des taux d'intérêt particulièrement bas, il conclut que « les perspectives ne sont pas si mauvaises pour les armateurs qui ne sont pas surdimensionnés ».
Quant aux banques de crédit maritime, Moore Stephens estime que les conditions actuelles leur permettent « un retour décent et certain sur leurs dollars » pour la première fois en dix ans. Le crédit est limité et le coût du prêt en sévère hausse. Les banquiers n'ont pas besoin de trouver une excuse pour refuser le financement d'une activité marginale.
En revanche, poursuit le cabinet conseil, les chantiers sont moins bien lotis, car les armateurs repoussent les dates de livraisons et renégocient les contrats. C'est notamment le cas en Chine. Mais là-bas, les banques et l'État s'efforcent d'en amoindrir les effets. Par contre, en Corée du Sud, il anticipe « des licenciements en masse si les commandes s'assèchent ». Pourtant, la situation difficile des chantiers signifie également que les armateurs disposant de liquidités pourront récupérer à prix réduit des commandes annulées par d'autres ou profiter des ventes forcées de navires terminés appartenant à des armements en mauvaise santé financière.
Enfin, Moore Stephens note une pression accrue en faveur du respect de l'environnement. Cela implique que « les banquiers qui voient loin vont se renseigner sur les performances environnementales des navires et des entreprises qu'on leur demande de financer ».