«Comme nous l'avions espéré, le dernier trimestre de l'année a été le meilleur des douze derniers mois. Nous avons terminé l'année sur le niveau élevé de notre dernière prévision », a indiqué le président-directeur général du groupe, Carsten Mortensen. Au final, le groupe Norden a malgré tout enregistré des chiffres en baisse en 2009. Le chiffre d'affaires s'établit à 1,6 Md$, soit en baisse de 60,5 %. L'Ebitda suit cette tendance avec une diminution de 75,1 % à 125,6 M$. La diminution de ces chiffres s'explique avant tout par un marché déprimé. Sur les vracs secs, la baisse de la demande de matières premières qui s'est amorcée dès l'automne 2008 a perduré tout au long de l'année suivante. Les indices du vrac sec ont plongé de 600 entre novembre 2008 et mai 2009. Dans le secteur du pétrole, les taux de fret ont suivi un marché en mal de demande.
Si les volumes et le résultat opérationnel du groupe affichent des baisses, les coûts opérationnels du groupe sont aussi en diminution de 58,6 % à 1,55 Md$. Dans son rapport annuel, le groupe danois explique cette baisse par sa stratégie. « En 2009 nous nous sommes concentrés sur l'ajustement de la capacité et des coûts pour limiter les risques et améliorer les systèmes, les process et les contrôles. » Cette réduction des coûts s'est matérialisée dans le groupe par une réduction des coûts administratifs. Un contrôle strict des coûts, le gel des salaires et la réduction des bonus ont diminué de 31 % les coûts à terre. En mer, la réduction des coûts a été coupée à hauteur de 7,5 %. Une mesure qui a surtout consisté à retourner les navires sous affrètement à leur propriétaire et à favoriser les affrètements au voyage.
Un hiver rigoureux
Ces mesures ont aussi concerné la flotte du groupe. Dans la division des vracs secs, la flotte de Norden a été réduite de 33 % en termes de navire/jour. cette stratégie mise en place dès le mois de septembre 2008 s'est étendue jusqu'en juin. Au final, le nombre de navires exploité a diminué de 42 %. Au cours du dernier trimestre de l'année, le marché des vracs secs a montré une tendance au redémarrage. Pour répondre au marché, Norden a décidé d'investir dans le marché du Panamax. Depuis le nouvel an, le marché semble continuer sur sa lancée. Le groupe veut alors se préserver de la volatilité du marché en affrétant ses navires sur le long terme.
Dans le monde du pétrole, la situation est plus difficile. Le groupe a souffert d'un niveau d'activité faible tout au long de l'année. Les navires en attente d'affrètement ont trouvé preneur à des taux faibles, souligne le rapport annuel du groupe danois. L'hiver rigoureux arrivé dès le mois de décembre a eu pour effet de faire remonter les taux. Une tendance qui ne porte pas les prix des navires à un niveau suffisant. Norden s'était prémuni de ces variations des taux en concluant des contrats à long terme avec les chargeurs à des taux supérieurs au marché. Au cours de l'année, Norden a malgré tout mis en place une stratégie de réduction de coûts. Deux navires de type LR 1 ont été rendus à leur affréteur. De plus, neuf navires exploités dans le cadre de Norient Product Pool ont été affrétés sur le long terme à des chargeurs dès le mois de mars 2009, « soit juste avant la dégringolade du marché des vracs liquides », note le rapport annuel.
Le bilan de cette année, plutôt difficile, ne doit pas gommer les incertitudes du marché des vracs pour les prochains mois. Le carnet de commandes des armateurs de vracs secs demeure la grande incertitude. La demande chinoise en matière première jouera alors un rôle régulateur. Dans le marché des pétroliers, des commandes en cours devraient venir inonder le marché. Une raison qui pourrait faire basculer le secteur dans une autre mauvaise année. Malgré ces incertitudes sur le marché, le groupe prévoit une progression de ses résultats financiers.
Norden en quelques chiffres (2009)
Chiffre d'affaires : 1,67 Md$
Ebitda : 126 M$
• dont Ebitda du vrac sec : 139 M$ (-70 %)
• dont Ebitda du vrac liquide : - 4 M$ (-105 %)
Ebit : 157 M$ (-80 %) dont 69,6 M$ tiré de la vente de navires