Le 22 janvier, nous écrivions que trois facteurs allaient gouverner le marché des vracs secs dans le maritime : la cale, les capacités portuaires au chargement et la demande chinoise. Depuis cette date, les premiers éléments semblent se confirmer. Dans les ports de chargement de Newcastle en Australie et de Tubarao au Brésil, les navires attendent patiemment leur tour pour charger. « Un élément qui peut influer directement sur les taux d'affrètement de ces navires », souligne Philippe Van den Abeele, directeur général de Castalia Fund Management. Ces attentes sont surtout le fait d'une demane chinoise en hausse sur les derniers mois de l'année. Mais, dès le mois de janvier, les analystes constatent une diminution des commandes chinoises. « La baisse de la demande en minerais a baissé de 25 % en janvier », indique Bloomberg selon les rapports des douanes chinoises. Certains analystes des marchés des matières premières estiment que ce calme est lié aux fêtes du Nouvel An chinois. Le redémarrage de l'économie se fera dans les semaines prochaines. Avec la reprise de l'économie, le taux d'occupation des navires s'élévera. La dernière inconnue majeure demeure donc dans l'arrivée de nouvelle cale. L'augmentation prévue de demande en matières premières, que Bloomberg estime aux environs de 11% par rapport à l'année précédente, pourra-t-elle absorber les nouvelles unités du marché? Aux derniers relevés des chantiers, ce sont 65 M tpl de capacité qui arriveraient sur le marché des vracs secs en 2010.
Parmi les inconnues à intégrer dans les prévisions il convient aussi d'ajouter les conditions logistiques ferroviaires pour acheminer les matières premières dans les ports, les capacités de chargement et de déchargement et, enfin, la prise en compte des armements à s'impliquer dans un programme mondial de restructuration de la flotte. Et Nigel Prentis, directeur de la division Shipping de la banque HSBC, a conclu en rappelant que «nous avons absolument besoin de considérer la congestion portuaire comme un facteur, sous peine que les nouvelles cales aient un effet négatif sur le marché.»