La moyenne journalière de transit a été de 47,2 navires en 2009, contre 58,5 l’année précédente.
Le trafic dans les deux sens a totalisé 17 228 navires de 734,4 Mt de jauge nette (tjn) contre 21 415 unités de 910 Mtjn en 2008, soit des baisses de 19,6 % en nombre de navires et de 19,3 % en tonnage. Il y a eu des hausses et des baisses ainsi réparties:
• hausses: méthaniers, 35,7 % à 52,8 Mtjn; navires à passagers, 24,9 % à 2,7 Mtjn.
• baisses: pétroliers, 26,7 % à 107,4 Mtjn; vraquiers, 28,9 % à 88,2 Mtjn; transports combinés, 20 % à 1,4 Mtjn; cargos, 3,7 % à 1,9 Mtjn; porteconteneurs, 16,6 % à 402,8 Mtjn; rouliers, 23, % à 6 Mtjn; transporteurs de voitures, 39,2 % à 48,2 Mtjn; unités diverses, 13,3 % à 2,5 Mtjn.
Les bâtiments militaires ont progressé de 36,4 % en nombre à 337 unités, mais ont diminué de 5,3 % en tonnage à 2,4 Mtjn. Cent quatre pavillons ont été représentés, contre 99 en 2008, avec en tête ceux du Panama, du Liberia et de Grande- Bretagne.
Le trafic de marchandises a totalisé 559,2 Mt, en baisse de 22,6 %, dont 295,3 Mt (− 4,6 %) du nord vers le sud et 263,8 Mt (− 36,2 %) du sud vers le nord. Les principales destinations northbound sont les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest (40,8 %) et ceux de l’Est et du Sud-Est de la Méditerranée (19,2 %). Celles southbound sont la mer Rouge (28,6 %) et l’Asie du Sud-Est (25,1 %). Le trafic de pétrole brut et de produits pétroliers a diminué de 9,3 % à 41,6 Mt vers le sud et de 24,5 % à 62,9 Mt vers le nord.
Les droits de transit restent inchangés depuis le 1er avril 2008. Ils sont payables en dollars américains et canadiens, livres sterling, euros, yens, francs suisses et couronnes suédoises, danoises et norvégiennes.
La SCA proprose divers rabais, afin de conserver au canal sa réputation de voie d’eau rapide et sûre. Les réductions pour les navires effectuant des grands trajets sont accordées au cas par cas, après examen des différents coûts de transport. Sont concernés: les méthaniers, pétroliers de grande taille lège, navires écologiques, navires de croisières et transporteurs de blé.
Méthaniers: un rabais de 35 % est consenti aux unités chargées dans le golfe Persique, afin d’encourager l’ouverture de nouveaux marchés au sein de l’Union européenne. S’y ajoutent des rabais en fonction du volume de gaz transporté: 5 % de 0, 5 Mt à 1 Mt; 10 % de 1 Mt à 2 Mt; 15 % au-delà.
Pétroliers: les VLCCde plus de 200 000 tpl lège ont droit à 20 % de réduction s’ils viennent du golfe du Mexique et des Caraïbes et se dirigent vers le golfe Persique.
Navires écologiques: 2 % pour les doubles coques.
Navires de croisières: 50 % s’ils font des escales dans les ports égyptiens de la mer Rouge et de Méditerranée, afin d’y promouvoir le tourisme. Ce rabais est accordé et calculé selon la durée de l’escale qui doit être d’au moins 72 heures.
Transporteurs de blé: un rabais de 10 % est accordé à ceux venant du nord et qui se dirigent vers le port jordanien d’Aqaba, afin d’encourager sa desserte via le canal de Suez.
Par ailleurs, en vue de réduire le temps d’attente des navires arrivant après l’heure limite et leur permettre de franchir le canal, les surcharges suivantes sont imposées:
• 3 % avec un plafond de 7 000 DTS (droits de tirage spéciaux) pour 2 heures de retard;
• 5 % avec un plafond de 10 500 DTS entre 2 et 3 heures de retard;
• 10 % avec un maximum de 20 000 DTS au-delà de 3 heures.
De plus, en coopération avec l’Arab Petroleum Pipeline Company (Sumed), la SCA autorise les pétroliers àtransiter après avoir déchargé partiellement leurs cargaisons, qui sont ensuite acheminées par l’oléoduc Sumed.
Faible impact de la piraterie
L’augmentation des actes de piraterie dans le golfe d’Aden et au large de la Somalie a eu peu d’impact sur le trafic du canal en 2009. « Les navires capturés ont été attaqués au large du Kenya. Ils ne se dirigeaient pas vers le canal de Suez », a déclaré l’amiral Ahmed Aly Fadel, président de la SCA, au cours d’une conférence de presse à Ismaïlia le 19 janvier. Selon lui, la chute des recettes du canal en 2009 est due à 90 % à la crise financière et à 10 % à la piraterie. Par ailleurs, les augmentations des prix des soutes ne suffisent pas à déterminer celles des péages. « Le pétrole n’est pas le seul facteur, a indiqué l’amiral Fadel, il y en a d’autres comme la croissance économique, l’inflation et l’évolution des trafics maritimes ». Enfin, la SCA anticipe une hausse de 2,4 % des recettes du canal en 2010.