À ce jour, on est loin du concept de départs des autoroutes de la mer préconisé par le rapport du sénateur de Richemont, en mars 2003 : une liaison cadencée de navires rouliers, avec plusieurs départs quotidiens entre Montoir-de-Bretagne et Bilbao. Il était envisagé trois départs par jour, et la construction de six navires rouliers dédiés à ce trafic. Pour l'instant, seules, trois rotations par semaine sont prévues.
Le but était de désengorger le réseau routier et la traversée des Pyrénées par les poids lourds en mettant en place une autoroute de la mer avec des départs quasi-continus pour les remorques embarquées. Le rapport s'appuyait sur l'expérience du port ligérien, entre autres, ayant une liaison régulière (quatre rotations hebdomadaires à l'époque) depuis une trentaine d'années entre Montoir et Vigo, toujours en cours, en synergie avec Gefco, le logisticien du groupe PSA. Pierre Klein, président du conseil de surveillance du port ligérien, reconnaît que le compte n'y est pas : « le démarrage est timide. La conjoncture ne nous aide pas. Le transport éprouve des difficultés en France, et en Espagne ». Malgré tout, il est confiant. Il espère que le succès de ce dispositif sera au rendez-vous d'ici à deux ans.
La première liaison entre Gijon et Montoir-de-Bretagne est envisagée dans le courant du mois de mars prochain. Si l'Espagne et la France ratifient l'accord sur ce projet, et que les fonds Marco Polo sont débloqués, l'armement Louis Dreyfus exploitera cette ligne à raison de trois départs par semaine depuis chacun des deux ports. Une deuxième autoroute de la mer devrait également voir le jour dans les mois à venir. Elle serait exploitée en collaboration entre Montoir-de-Bretagne et Vigo par deux armements espagnols, Acciona Trasmediterranea et la compagnia maritimo hispano francesa (CMHF).