Avec un chiffre d'affaires de 1,2 Md$, Norden accuse un retrait de 65 % de sn chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de l'année. Dans le même temps, l'Ebitda recule de 86 % à 72 M$. Si la situation s'avère encore difficile, le groupe danois n'en demeure pas moins optimiste. « Nous avons su garder notre compétitivité », souligne le groupe lors de la présentation de ces chiffres le 19 novembre à la presse. Une opération qui s'est manifestée par des réductions de coûts dans l'exploitation de la flotte et sur les dépenses à terre. Il n'est fait nulle part mention de départs de salariés. Au final, les coûts administratifs ont pu être réduits de 32 % depuis le début de l'année.
Ces chiffres sont aussi le fruit d'une stratégie d'adaptation de la flotte. Au mois de septembre, quatre chartes de navires de type Panamax ont été annulées et les unités rendues à leur propriétaire. « Pour la flotte entière, cela signifie une réduction de 1000 $ par jour sur les trois dernières années qui représentera un gain de 60 à 70 M$ », note les responsables de l'armement. En outre, Norden a rendu à leur propriétaire des navires affrété sur une courte période à des taux élevés. « Ils ont été remplacés par des chartes moins chères ce qui signifie des gains de l'ordre de 25 % à 36 % pour la flotte des vraquiers. Dans le secteur du vrac liquide, les coûts de la flotte devraient baisser entre 10 % et 21 % », note le bilan trimestriel de l'armement.
La progression de la demande chinoise
Avec un Ebitda à 37 M$, ce trimestre s'est avéré le meilleur de l'année pour le moment. Au cours des derniers mois, Norden a profité de l'embellie du secteur des vracs secs. Selon le rapport du courtier R.S Platou, la demande en transport de marchandises sèches accuse un retrait de 1,4 % en comparaison à la période identique de l'an passé. L'élément nouveau au cours de ces dernières semaines a été la demande croissante de la Chine en charbon et minerais. « Cela constitue une des raisons de l'augmentation des taux de fret dans les navires de type Panamax, et Handysize. Les Capesize sont restés stables. » Pour le charbon, la Chine a commandé 38 Mt, soit une augmentation de 245 %, et 172 Mt de minerais, soit une progression de 48 % par rapport au troisième trimestre 2008. Pour l'armement danois ces premiers indices montrent un retournement de situation pour cette catégorie de navires. Seule l'ombre de la surcapacité continue de planer au-dessus du secteur. Ce regain d'activité a été, en partie, permis par le report d'une partie du carnet de commandes auprès des chantiers. « Nous sommes plutôt optimistes pour l'avenir du marché des vracs secs mais avec un carnet de commandes équivalent à environ 63 % de la flotte actuelle, les prochains mois peuvent s'avérer difficiles. »
L'inconnue de la flotte pétrolière
La situation dans les vracs liquides est bien différente. La baisse de la demande et l'augmentation de l'offre ont eu raison des taux de fret. Le marché des navires de type Long Range et Medium Range ont accusé le coup avec parfois des baisses de taux de fret allant jusqu'à 50 % par rapport à la même période de l'an passé. La baisse de la demande vient principalement de la pression subie par les raffineries des pays de l'OCDE qui entrent en concurrence avec les nouvelles unités du Moyen Orient et d'Asie. Au final, les raffineries de l'OCDE exportent des produits vers des pays aux exigences moins sévères alors que celles du Moyen Orient exportent leur produit vers des pays de l'OCDE. Les nouvelles conditions de ce marché impliquent donc une baisse de la demande en transport de pétrole brut. De plus, la flotte pétrolière mondiale continue sa croissance. Elle atteint 14 % sur les neuf premiers mois. Si norden a été peu touché sur la partie des Handysize, les navires de type Medium Range du groupe danois ont souffert plus gravement en raison de l'augmentation de 10 % de cette flotte. Les interrogations demeurent pour l'avenir de ce secteur. Selon les prévisions du groupe, si la demande doit enregistrer une croissance dans les prochains mois, selon les dernières prévisions de l'Association internationale de l'Énergie, l'inconnue réside dans le nombre d'entrée en flotte de pétroliers.
Dans ce contexte, Norden a révisé ses prévisions pour l'année. L'armement prévoit un Ebitda entre 120 M$ et 130 M$ et un Ebit compris entre 150 M$ et 160 M$. Au trimestre précédent le groupe affichait des chiffres plus optimistes avec un Ebitda entre 100 M$ et 150 M$ et un Ebit entre 122 M$ et 172 M$. Une révision qui tient surtout au marché des vracs liquides. « Nous prévoyons une couverture de 56 % de notre flotte pour 2010 et de 30 % pour 2011, dans le vrac sec. Pour la division des liquides, la couverture demeure inchangée à 34 % », note le rapport trimestriel du groupe.