Au cours d'une conférence prononcée récemment à Séville, Jean-Pierre Laurent, président de Renault España, a conditionné l'exportation de boîtes de vitesse produites dans l'usine de Séville vers la future usine de Tanger à la mise en place d'une ligne maritime directe. Le patron de la filiale a indiqué que l'usine de Séville pourrait fournir jusqu'à 200 000 boîtes de vitesse par an. Il a laissé planer la menace d'un approvisionnement en provenance de Roumanie.
Actuellement deux liaisons sont possibles. L'une via les Canaries et Casablanca que Renault ne souhaite pas utiliser car jugée trop couteuse. L'autre, qui n'a pas été évoquée, consisterait à acheminer les boites de vitesse par route ou rail jusqu'à Algésiras puis à profiter des 20 traversées quotidiennes du détroit en roulier (conteneur sur remorque) ou à utiliser l'un des cinq services existants de Maersk Line qui escalent dans les deux ports (WAF10, WAF1, WAF2, WAF3 et AE6. Les milieux portuaires locaux doutent de la rentabilité d'une ligne dédiée uniquement au trafic de Renault. La polémique illustre la pression exercée par les constructeurs sur leurs fournisseurs afin de réduire les coûts. Ce phénomène a été à l'origine du refus d'Acciona Trasmediterranea de continuer à effectuer le trafic entre Vigo et Saint Nazaire pour le compte du groupe PSA.