Le transport pétrolier va souffrir de la faible demande, de l'excédent de navires et de leur manque d'entretien, d'après la compagnie Teekay Tanker Services, domiciliée aux Bermudes.
« Je pense que nous sommes au début d'une chute des marchés du transport maritime, a déclaré récemment son président Bruce Chan à l'agence Reuters, la caractéristique, unique en son genre, du marché des navires-citernes est l'effet de décalage ». Ainsi, les taux de fret des pétroliers sont restés relativement forts au cours des deux premiers trimestres avant de baisser par la suite. Par ailleurs, les prix du pétrole, qui s'étaient effondrés ces dernières années, ont rebondi et doublé par rapport au début de l'année. Du point de vue maritime, le prix du pétrole en lui-même compte moins que les facteurs qui le font évoluer. « Si le prix monte parce que l'Opep bloque l'offre de pétrole, c'est mauvais pour le transport maritime, dit-il, réciproquement, s'il augmente parce que la demande mondiale de pétrole repart, c'est bon ». Pour Bruce Chan, le principal défi n'est pas la baisse de la demande pétrolière, mais la future entrée en flotte de navires neufs. Aujourd'hui, la flotte mondiale de pétroliers est utilisée à environ 80 %, soit 10 % de moins en un an.
En outre, la sécurité devient un problème. « Aujourd'hui, les voyages rémunèrent les armateurs à peine suffisamment pour aller d'une destination à l'autre, indique Bruce Chan, ils couvrent les dépenses de soutes mais ne donnent pas de quoi rembourser les prêts bancaires et autres frais financiers ». Faute de liquidités, les armateurs entretiennent mal leurs navires. Les compagnies pétrolières, qui les affrètent, sont donc aussi concernées. De son côté, Teekay compte profiter de la faiblesse du marché pour faire passer ses navires en périodes d'entretien, car le coût induit n'est pas très élevé. Enfin, l'avenir pourrait s'éclaircir. « Avec un marché déprimé, des opportunités vont se présenter lorsque les chantiers ou les banques vont rechercher de solides opérateurs pour exploiter leurs navires », conclut Bruce Chan. L.S.