Il y a au moins un élément positif dans le rapport d'août de l'ELAA (European Liner Affairs Association) sorti cette semaine : le déséquilibre entre les importations conteneurisées et les exportations européennes s'est réduit, passant de 3,3 MEVP à la mi-2008, à 2,3 EVP un an plus tard. Moins de frais donc pour les armateurs. Pour le reste, il n'y a pas de quoi se réjouir outre mesure (voir tableau). Le gros volume, celui qui vient d'Asie, a perdu 22 % en un an alors que les exportations européennes n'ont chuté « que » de 8 %. L'Asie n'aurait donc pas réduit ses achats avec la même vigueur que ses partenaires européens. Cela tendrait à accréditer l'hypothèse d'un changement de structure du commerce extérieur conteneurisé chinois soutenue par MDS Transmodal.Mais les effondrements les plus marqués se trouvent dans les taux de fret.
À l'import, avec un indice 100 pour 2008, la moyenne des taux en sortie d'Asie se situait sous la barre des 55 à la fin janvier. Ralentissant sa chute, elle était de l'ordre de 47 à la fin mars, pour remonter à 50, un mois plus tard. En mai, elle était légèrement inférieure à 50. La seconde chute très significative concerne les importations du sous-continent indien et du Moyen-Orient : 100 en 2008 ; 60 en février 2009. Et depuis, sous la barre des 60. Ce n'est qu'en avril 2009, que les moyennes des taux des autres marchés ont atteint le seuil des 80. Le marché Australie/Océanie se maintient puisqu'il reste au-dessus des 90.
À l'export, les taux sont « moins mauvais ». Globalement, à la fin mai, ils se situaient tous entre 76 et 65. Vers l'Asie, le point le plus bas a été atteint en mars dernier avec un indice à 60. Depuis, la moyenne des taux Asie est restée entre 60 et 65. Le Second point le plus bas concerne les exportations à destination de l'Afrique subsaharienne, à 65/66. Il est remonté à 74 en avril pour repasser sous le seuil des 70 en mai. Les taux export vers l'Amérique du Nord, centrale et du Sud sont en chute constante. Pour la première, leur moyenne est de l'ordre de 72 ; pour les deux dernières, elle est juste à 70.Il serait instructif de savoir comment l'allemand TIM Consult perçoit les choses à partir des informations que lui confient quelques grands chargeurs afin de réaliser leur « benchmarking transport maritime » (JMM du 18/1/2008 ; p. 26).
M.N.
