Mærsk Line : -30 % sur les taux de fret et -7 % sur les volumes

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Le 21 août, le groupe A.P. Møller-Mærsk a diffusé ses résultats du premier semestre. Des résultats très affectés par la crise économique mondiale, même si le 2ème trimestre a été moins mauvais que prévu. Globalement, le chiffre d'affaires du groupe a chuté de 25 % à 22,7 Md$ et le résultat net est passé de 2,4 Md$ à une perte de 540 M$.

Conteneurs : la bataille des parts de marché se paie cash

En ce qui concerne le transport conteneurisé, la moyenne des taux de fret (surcharge comprise) est inférieure de 30 % à ce qu'elle était, il y a douze moins. Avec 3,3 MEQP (équivalent 40'), les volumes chargés ont baissé de 7 %. Le 2ème trimestre a cependant vu un ralentissement de la baisse des demandes de transport. Ainsi sur les routes transocéaniques où sont actives Mærsk Line et Safmarine, les volumes chargés durant le 1er semestre ont baissé de 12 % alors qu'au cours du 2ème trimestre, la chute était de 10 % par rapport à 2008.La chute de la moyenne des taux de fret semble avoir atteint son point le plus bas et le groupe s'attend à une remontée modeste des taux, durant le 3ème trimestre. « Cependant, il faudra de considérables augmentations généralisées pour que l'activité devienne de nouveau rentable », souligne le groupe danois.

En ce qui concerne plus précisément Mærsk Line et Safmarine, si la baisse des volumes a été de 7 % à la fin du premier semestre, elle n'était que de 3 % entre le 2ème trimestre 2009 et son équivalent 2008. Le transporteur y voit là une raison d'espérer. Par contre la chute des moyennes des taux de fret s'est accélérée durant le 2ème trimestre, de l'ordre de -34 % par rapport à 2008. Ce qui laisse penser que la guerre des parts de marché a bien eu lieu ainsi que le laissait craindre Eivind Kolding, CEO de Mærsk Line, en juin dernier: «pour maintenir notre part de marché à 15%, nous devons réduire les coûts et améliorer nos relations commerciales» .

Dans le sens Extrême-Orient vers Europe, la chute du volume transporté a été de 6 % alors que dans le sens inverse, celui qui est « moins rémunérateur », le groupe danois a enregistré une hausse de 17 % durant le 1er semestre.

Sur le transPacifique, les volumes ont baissé de 13 % et les taux de 20 % en moyenne. Mærsk Line dit avoir conclu avec les chargeurs un volume « raisonnable » de trafic pour la saison qui a commencé le 1er mai, mais à des taux inférieurs de 20 % à 30 % à ceux de l'année précédente.

Sur le trans-Atlantique, les volumes chargés ont baissé de 20 % alors que les taux sont restés stables.

Sur les dessertes africaines, les volumes ont baissé de 14 % et les frets de 21 %.

Les lignes de l'Amérique du Sud et de l'Océanie ont vu leurs chargements baisser de respectivement 22 % et 3 % alors que les niveaux moyens des taux de fret chutaient de respectivement 22 % et 18 %.

Les chargements de Safmarine sont restés stables mais la moyenne des taux de fret a baissé de 27 %.

Face à une telle réduction des demandes de transport, le groupe danois a mis à la chaîne 10 navires représentant une capacité cumulée de 42 000 EVP soit environ 2 % de la capacité totale de transport du groupe. Neuf vieux porte-conteneurs, soit une capacité de 38 000 EVP ont été ou seront envoyés à la démolition d'ici à la fin de l'année. Au 31 juin, le groupe exploitait 501 porte-conteneurs soit une capacité de transport de 2 MEVP, dont 254 en propriété. S'y ajoutaient, dix-huit navires polyvalents affrétés. Durant le 1er semestre, sept porte-conteneurs sont entrés en flotte (soit 30700 EVP) et quatre autres sont attendus d'ici à la fin de l'année. Trois seront livrés en 2010.

L'effet combiné de la baisse (-44%) du prix des soutes et d'une moindre consommation (-14%) liée à la réduction de la vitesse des navires et de leur nombre a permis de réduire de moitié le poste combustible: 1,4 Md$ à la mi-2009 contre 2,9 Md$ un an plus tôt. Le coût total à l'EQP, amortissement et dépréciation compris, a baissé de 15%.

Le groupe a poursuit ses efforts de «rationnalisation» en réduisant de plus de 1500 le nombre de ses salariés (en équivalent-plein temps). De plus en plus d'activités sont localisées dans des pays à faible coût de main d'oeuvre, précise le rapport intermédiaire.

Pour l'activité conteneurs, le 1er semestre s'est donc achevé sur une perte nette, après impôt, de 958 M$ à rapprocher des 268 M$ de profit réalisé en 2008. Le résultat du 1er semestre tient compte d'une plus-value de cession de 28 M$ (310 M$ au terme du 1er semestre 2008) et des charges exceptionnelles de 58 M$ contre 169 M$ un an auparavant.

Un 2ème semestre incertain

Les résultats de la seconde partie de l'année devraient être similiaires à ceux de la première, indique le groupe. Les perspectives pour le reste de l'année sont «très incertaines et pas uniquement du fait de la crise mondiale. Il existe des incertitudes spécifiques au transport conteneurisé. Celles-ci portent sur l'évolution des demandes de transport, des taux de fret, des parités monétaires et du prix des soutes». Ce qui laisse penser que l'annonce des hausses tarifaires des uns et des autres est plus incantatoire qu'autre chose.

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